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78 thî:mes en -a montrant a^ dans la racine. — féminins en -â.

Dans deux adjectifs qui ont presque le caractère de pronoms et dont l'un du moins n'est sûrement pas sorti d'une racine ver- bale, l'a^ date de la langue mère: na^wa (gr. véoç, got. niujis, skr. ndva) dérivé de nu (vu) et sa^na (gr. ëvoç, lat. senex, got. sinista, irl. sen, lit. sénas, skr. sdna).

Dans la plupart des langues européennes les féminins en -a sont placés sur un pied de parfaite égalité avec les masculins ou les neutres en a: ils servent comme eux à la dérivation courante et varient ainsi les ressources de la langue. Le sanskrit présente un état de choses tout différent. On trouve en combinant les listes de Grassmann et de M. Lindner (p. 150) que les féminins védiques en -à forment vis-à-vis des masculins une petite minorité, que la plu- part d'entre eux sont des appellatife, tels que Mçâ «fouet», vaçd «vache», et que les couples comme ttXôkoç irXoKri, si fréquents en Europe, ne sont représentés ici que par quelques exemples (ainsi rasa rasa, vârsa (neiit.) varsd). Et c'est à peine si un ou deux de ces féminins paraissent contenir «g: le plus grand nombre, comme druhd, vrtd, appartient à la classe privée d'à radical que nous retrou- verons ailleurs. En présence de ces faits, nous n'avons pas le droit d'étendre aux féminins proethniques en â toutes les conclusions auxquelles on sera arrivé pour les thèmes en -a, et il devient probable que les féminins européens formés avec «g sont une catégorie gram- maticale hystérogène.

Pour ce qui est de l'accentuation des thèmes en -a, il y a, d'après tout ce qui précède, un triage à faire dans les matériaux qu'offre le Véda. 11 se peut que la règle de M. Lindner (loc. cit. 29) se vérifie pour les formations nouvelles dont nous avons parlé. Mais si nous nous bornons à prendre les thèmes (védiques) qui allongent Va radical, où par conséquent nous sommes sûrs de la présence de «2, voici comment ils se classent. Paroxytons, a. noms abstraits etc.: (pdça, hhdga) vdga, vdra, çdka, gdna neut. b. adjectifs, appellatifs: gdra} — Oxytons, a. (davà) nââd, nâvâ, vâsd, sâvd, sCidd. b. grubhd, nâyd, ghâsd, tard, vâkd, vahd, çrayâ, sâhd, svând, hvârâ. — Pour être conséquent, nous avons placé entre crochets comme étant sans valeur ici les mots dont la racine contient a au témoignage des langues d'Europe; ex.: hhdga, gr. (pay.

1. Les mots comme hââha de hàdh dont la racine a déjà l'a long, en outre les raols d'origine obscure comme 0la «filet», çâpa «bois flottant» ne sont pas cités, kâma est un thème en -ma.

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