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Oj DANS LES THKMES EN -«. 77

naturel qu'on ait ensuite formé sur ce modèle yâma de yâmati, ou /<asa de hdsati h côté de hàsa. — En Europe, où la distinction des deux a (a^, «g) subsistait, nous n'en constatons pas moins un oubli fréquent de la tradition: cependant le grec montre une somme en- core si minime de formations de ce genre qu'on n'en peut tirer que la confirmation de leur absence peut-être presque totale à l'origine. Ce sont les neutres ëpY-o^ et jéKo-o, les adjectifs freX-ô, X^P^'O. pé|nP-o et irépK-o (ordinairement irepK-vô), plus ëXeYO et êXetXO. Dans le cas de XeuK-6 la diphtongue ou était en jeu; KéXeuô-o montre en- core sa forme ancienne dans à-KÔXou9o. A côté de AeXqpoi on a boX(pô. Je crois que c'est là, avec les mots qui suivent, à peu près tout ce que le grec possède de formations de ce genre. ^

Il y a des exemples qui possèdent leur analogue dans un des idiomes congénères et qui méritent certainement toute attention : leâ en regard de l'ind. yâva^; 'i^epo pour è-(T|aepo* comparable au skr. smàrd; deô qui coïncide avec le got. ^dium- neut.^ Le gr. (Tiéviov (aussi airiviov) joint au skr. stdna fait conclure à un indo- eur. stagna. V. sur ces mots Job. Schmidt, Verwandtschaftsverh. 64.

En germanique, ce sont principalement les adjectifs (réunis chez Zimmer, Nominalsuffixe a und a 85 — 115) qui ont admis Ve dans la racine. Ainsi reuda- «rouge» à côté.de rauda-, yelba- «jaune»^ hreuha- «asper», livîta- soit hveita- «blanc», apparenté mais non pas identique au skr. çvetâ, leuba- «cher», pverha- « transversal >, seuka- «malade», skeîha- «oblique» etc.

��1. Au contraire l'arménien a régulièrement gorts (ëpYov), avec «2'

2. En voici quelques-unes de moindre importance: KéiTq)o, KcXeqpô, KépKO, ir^Xeôo, C/ëpqpo; le voc. (b \Jiéke\ ?\eo est obscur, êpo et féXo sont anormaux déjà d'ailleurs, irébo est de formation secondaire. — Eevo pour HvJo et tous les cas analogues n'entrent nalurellement pas en considération, ot^vo semble être de même nature, à cause de la forme oteivo.

.3. L'histoire de ce thème est assez compliquée: Zed n'est qu'une forme plus récente de leid {= skr. yâvam) et ne peut donc se comparer directement à yâva. Mais ce mot grec nous apprend néanmoins que \'a radical de yâva est de l'espèce «, — a^, non de l'espèce a. La brève de yâm décide d'autre pari pour Oj, et l'isolement du mot garantit suffisamment son origine proelhnique. Nous obtenons donc l'indo-eur. ya^iva. — Basé là-dessus nous avons admis dans l'a du lit. javai une altération secondaire de Ve, p. 65.

4. Cf. xi^iot pour *x6(J\ioi, liidriov pour *éa|LiaTiov etc. — La glose fmepTÔv éirépaoTov ébranle l'étymoloi^ie ordinaire.

5. Le sens premier serait anima. Cf. p. 79 i. n. — Le lit. drésti et chdsé «esprit» pourraient aussi suggérer un primitif *ô/ecfo.

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