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«2 DANS LES THÈMES EN -ta ET EN -na. 73

l'étymologie qu'on en fera. Xoitôç en revanche prendrait place ici de plein droit* (v. p. 75).

Le latin a horttis = xôpTOç. M. Fick compare Morta, nom d'une Parque, à liopin «part», mais ce nom est-il latin? Nous avons mis porta parmi les cas de liquide sonante, p. 16.

Le gotique a daupa- «mort» de divan (germ . dauda-, Verner, K. Z. XXIII 123). D'ordinaire cependant ce ne sont que les thèmes en -ta dont la syllabe radicale est affaiblie, non ceux où elle est du degré a^, qui servent à former des participes. La racine germa- nique hren «brûler» donne branla- «incendie» (Fick III ^ 205); breu «brasser» donne brauda- neut. «pain» (F. 218). Quant au got. gards, il faut le séparer du gr. xôptoç; v. J. Schmidt Voc. II 128. L'e des mots piupa- neut. «bien» et piuda fém. «peuple» est surprenant; ici naturellement l'italique touto comme aussi le lit. tauta sont sans valeur (pag. 63 seq.).

Schleicher donne un certain nombre de ces thèmes à la page 115 de sa grammaire lituanienne: ivdrfas «clôture» de Ivérti, rqstas «billot» de rent «tailler», spqstai masc. plur. «trébuchet» de speiîd «tendre des pièges», nasztà fém. «fardeau» de nesz, slaptà fém, <le secret» de slep «cacher» etc. — En paléo-slave: vrata neut. pi. =

  • vorta «porte»; c'est le lit. variai; vérti nous montre Ve. De peu

vient pq-to «entrave».

En sanskrit ces thèmes auraient, j'imagine, l'aspirée th; mais je n'en trouve point d'exemple bien transparent. Le zend a gaêba fém. «le monde» de gaê (soit gi) «vivre», dvaêba «crainte» de la racine qui est en grec bJe\ (Curtius, Stud. VIII 466). Le d équi- vaut à un ancien th. Quelques autres formes sont consignées chez Justi p. 372. — Les neutres ^raota et çraoto sont vraisemblablement les équivalents de skr. srôtas et çrôtas passés dans une autre décli- naison^.

Thèmes en -na. èpeqp ôpqpvr) Oep dpôvo*) rrei TTOivn

a) ôpôvoç est la métathèse de *ô6pvoç assuré par OôpvaS* ùuoTCÔbiov. Kùirpioi Hes. Sur la rac. Oep v. Curtius, Grdz. 257.

1. On ne sait où placer les noms d'agents en -rri-ç, dont la parenté avec les mots en -Tr)P (Brugmann, Stud. IX 404) est bien douteuse, vu l'a du dori([ue. Quelques-uns ont l'o: àTuprriç(V), àopxriç (mais aussi àoprnp), 'ApTei-q)ôvTriç, fém. Kuvo-qpôvnç; MoOaa, *M6vTya fém. de *M6vTriç. q)povT{ç est de déri- vation secondaire.

2. Il est vrai que çraota coïncide avec le got. hliup, mais Ve de cette forme fait soupçonner qu'elle est récente. Quant au lit. sriautas, il peut s'iden- tifier à srôtas aussi bien qu'à ^vaota.

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