Page:Saussure - Recueil des publications scientifiques 1922.djvu/70

Cette page n’a pas encore été corrigée

60 EXEMPLES DU PHONÈME A DANS LE SLAVO-GERMANIQUE.

La plupart des exemples se trouvent dans les riches collections d'Amelung auxquelles nous ne saurions toutefois renvoyer le lecteur purement et simplement: car, conformément à son système, qui n'admet qu'un seul phonème primitif soit pour l'a du nord soit pour l'a et Vo réunis du suJ, l'auteur citera indistinctement got. akrs = gr. aTpôç, got. hlaf == gr. KCKXoqpa. La présente liste est très loin d'être «complète; c'est plutôt un choix d'exemples.

Aki'. si. os-trû; lit. asztrùs, asznien- ac-ies, dÎK-poç

Agi'. norr. ak-a, ok ag-o, dx-uj.

Agh^^: got. ag-'is, og (irland. ag-aihar) à'X'OÇ, àxax-xC^.'

kAp: got. haf-jan, hof'^ cap-io.

twAk^: got. pvafi-an, pvoh tok-uj, è-TaK-r|V.

dliAhhH si. dob-rû; got. ga-dahan, ga-dob fâb-er.

mAk^: got. ma{h)-isis^ |LiaK-pôç.

mAgh^i si. mog-q; got. mag-an^ mag-nus, |uâx-avâ.

rvAdh: norr. vad-a, vod vâd-o, vâsi. F.

skAp: si. kop-ajq^; lit. kapôju cTKàTr-TiJU, KaTreioç.

skAhh: got. skab-an, skof scab-o, seàbi.

An: got. an-an, on; si. q-ch-a . an-imiis, dv-e|aoç.

Angh^: got. agg-vus; si. qz-ùkû; Vit. ànkszf as ang-o, àfx-^-

Al: got. ai-an, ol (irland, al) al-o, dv-a\-T0Ç.

1. Le grec âxo|nai; âxoç, ^ÎKaxov, âxôoç; \e ^oi. ag-is, un-agands, parf.-prés. og etc. sortent d'une racine agh sans nasale qui semble être jdistincte de angh. La première donne en sanskrit aghà «méchant» (aghâ-m «mal, malheur»), aghalâ (id.), agh&yâti ^menacer»; la seconde: amhii, âmhas etc. La première désigne un mal moral, du reste assez indéterminé, la seconde signifie attacher, resserrer. La gutturale finale prouve assez qu'il y a lieu de faire la distinction ; en effet le zend âzanh, le slave qzûku montrent gh^ et élèvent par conséquent une barrière entre skr. atnhtl et skr. aghâ. Ce n'est qu'en apparence que \e gv du got. aggvus contredit au z du slave et du zend : nous croyons que le v en question vient des cas obliques où il ne fait que continuer Vu suffixal. Mais il faut avouer que le zend ayana «vinculo» compromet la combinaison. — 2. hafjan est un verbe fort; autrement, d'après ce qui vient d'être dit, nous ne devrions pas le citer. — 3. Il semble à peu près impossible de maintenir le rapprochement du got. Pvahan, pvoh avec le grec TéTY'JLi (malgré ôrpeYKToç = 6t/6Yktoç). Le grec TriKUJ au contraire n'offre aucune difficulté de forme; les significations il est vrai s'écartent, sensiblement, mais elles peuvent s'unir dans l'idée de faire ruisseler, qui est précisément celle du skr. tôçate auquel on a comparé pvahan. Cf. d'ailleurs les sens variés des racines prau et snâ. — 4. Fick, K. Z. XIX 261. — 5. Comme l'a fait voir M. Ascoli {K. Z. XVlI 274) le got. maists est pour *mahi8ts, ce qui le place à côté de inoxpôç en le séparant de mikils, ainsi que le demandait déjà la différence des voyelles. M. Ascoli a montré en même temps que major, magnus remontent à mah, magh ; et nous nous permettrions seulement de mettre

�� �