Page:Saussure - Recueil des publications scientifiques 1922.djvu/590

Cette page n’a pas encore été corrigée

osO n' iij,uriXuaiç v TpiTTTÔ\e).iO(;.

comme ace. plur, = èXùjLiaç; le masculm è\u)aôp est sans doute; lui- mrme ace. pliir.).^

oùXai, grains d'orge, complète ce groupe; n'offre d'autre parti- cularité, étant pour tout le monde *ôX/"-ai (attiq. ôXai, dor. oXpû--), que de livrer la forme anté-vocalique d'oXu-.

Plus problémati([ue est le rapport des mots suivants, dont la provenance, évidemment, peut être cherchée ailleurs que dans la famille d"ôXu-pa, et n'est peut être pas déterminable du tout. Ce n'est du moins ni une difficulté de sens^, ni, comme je le remarque, une diftieulté de forme qui ])ourrait les éloigner de notre groupe. Par la forme èXeu- qu'ils introduiraient, en variation du type èXu-, ils seraient, non pas seulement réguliers, mais reinar(|uablement ])arallèles au cas déjà rencontré d'âXeu-pov.

Sous le bénéfice de ces observations, et avec les réserves qu'appelle d'ailleurs l'étjmologie d'un nom géographique, il y a (]uelque raison de conjecturer que celui de la ville dEXeu-aîç cache quelque nom perdu de la meide, ou au moins se rapporte à l'ordre d'idées qu'évoquent les mots dont nous nous occupons. On concevrait bien que la cité de Déméter, le grenier de la plaine Thriasiennc, fût la «Ville des moulins», ou offrit un nom de sens à peu pn- pareil. L'épithète d"EXeu-du), que portait Déméter à Târente et à

��1. Il est évident que si, contre probabilité, éXîiuap, avec les signes d'authen- ticité qui l'entourent d'ailleurs, n'avait pas i pour u, par erreur vulgaire, il se transforraerait alors en une des excellentes preuves à apporter de la variation radicale qui s'exécutait sur éXu- dans le sens d'un changement de la deuxième voyelle; mais nous sommes loin de vouloir tirer un témoignage pareil d'une telle forme. — On apprend par l'Etymol. Magnum que le mot ë\u|Lioç tigurait dans les Ur\ao\ d'Aristophane. Meineke, Frugm.Com., II, p. 1112.

5. OùXoxÛTaç TÔ Kavfl, cl ol Aujpicîç ôXpaKriia, Hés.s.v. eûirXouTov KavoOv. (If. ôXpdxiov KavoOv. AeivoXoxoç. valant oùXoxôïov, comme l'admet Prellwitz, Etym. Wtb., sous oùXai.

'.i. On pourrait, sous le rapport du sens, faire remaniuer que les trois premiers mots contenaient l'idée incontestable de grain, cependant pas celle de mouture. Nous reconnaissons pleinement le fait, et ne le croyons pas décisii contre les rapprochements qui suivent. C'est ici que la perte du verbe est sur- tout irréparable. On verrait probablement qu'il n'était autre qu'un verbe pour moudre. Le latin triticum part de tero. et arrive néanmoins a désigner, non seulement le grain hors de l'idée de ferere, mais encore presque au sens bota- nique, comme ôXupa, une catégorie limitée de céréales. Les exemples seraient iimombrables. Rappelons que le mot c/rain lui-même repose par ses origines sur l'idée de triturer, moudre.

�� �