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I.K.> NOMS f^RECS FN -y\vàc, KT I.K l'ItHXWÎIJiS'. O/..

et la plupart pouvant facilement revendiquer une antiquité allant de fait jusqu'au VIP siècle.'

En confirmation du fait i\\U'. -Jivôç a pour stuil véritable foyer l'Asie Mineure, et non l'Asie, viennent ces trois considérations:

1. L'expansion des noms en -nvôç hors de l'Asie Mineure est une chose presque inconnue encore à Hérodote, la plus insigne ex- ception étant les TTapaixaKrivoî deMédie, exception n'ayant elle-même' aucunement la valeur d'un nom comme TiPapnvof, vu l'existence du nom de lieu TTapaÎTaKa, d'où un Grec pouvait tirer de sa propre autorité TTapaiiaKrivôç. — Tous les noms de peuple indérivés en -rivôç ont pour principal centre l'Asie Mineure ou l'Arménie. Enfin on peut surprendre à tout moment la manière dont les noms grecs en -rjvôç s'étendent en Asie: la même province qui s'appelait chez Eschyle Zoucîç^ s'appelant ensuite ZoucTiâvri, le même peuple qui s'appelait Bdiapioi, XÔYboi, ^'appelant ensuite BaKipiâvoî, ZoYbixvoî, etc.

2. Détail qu'on aurait tort de négliger: absolurhent le seul ethnique ancien qui, ne se rapportant pas à l'Asie, finit pour les (rrecs en -nvôç, est Tupaqvôç, dorien TupcTâvôç. Du fait qu'on ait Tupanvôç en grec, le nom est une extraordinaire confirmation, j?o«<r re qui concerne les FArusques, de leur origine orientale (étant dans la double impossibilité d'avoir été inventé par les (Irecs qui ne con- naissaient pas -nvôç, ou par les Latins qui disent Etriisci, Tusci). Pour ce qui est de l'origine de -rivôç lui-même, un nom comme Tupa^voî, clairtmient asiatique e.t cependant antérieur à l'influence perse est la meilleure preuve que le nom n'avait l'apport qu'à l'Asie Mineure seule.

8. A l'Asie Mineure seule se rapporte aussi le cycle du dieu Silène (ZeiXrivôç ou ZiXnvôç), il est vrai sans rapport constaté avec les ethniques, mais n'ayant guère moins de chances d'appartenir à cette classe que les noms de Mère Dindymène, Sipylène, etc.

11 est possible de serrer encore de plus près le point d'origine de -rjVÔç et de le reléguer dans le Nord de la péninsule. C'est un fait digne d'attention que tout le Sud (Carie, Lycie, Pisidie, Pam- phylie d Cilicie) ignore presque au même degré que la (Irèce les

��1. Tellement qu'en Sicile ce sont les noms grecs d"AKpaTavTÎvoi, 'IvUkîvoi. "EpuKÎvoi qui peuvent passer de l)eaucoup pour la meilleure et la plus ancienne jtreuve de l'origine latine (arienne) des populations Sicanes et Sicules.

"2. Aucun nom en -rivôç ne se rencontre dans les Pt'ises d'Esdiyle. ce que nous mentionnons sans y attacher d'autre importance. Toute l'onomastique perse d'Kschyle paraît |)eu sérieuse, ainsi qu en jugeait déjà James Darmesleter.

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