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570 LES NOM* fiMECS EN -r|v6ç KT I.E PHRYiJIEN.

— ni imité de la forme locale, ni imité du simple Aa)nipaK-r|voi — : il reposerait sur le nom que la langue officielle de l'Empire donnait aux gens de Patala, de même que AajavpaKrivoî tout le premier sur le nom que cette langue donnait aux gens de Lampsaque.

L'hypothèse, au point de vue de ce qu'elle nécessite linguistique- ment reviendrait à supposer pour la langue perse:

— Ou bien un suffixe ethnique très usité -Cma.

— Ou peut-être tout simplement un usage fréquent des génitifs pluriels de noms de peuples dans les désignations géographiques administratives, ainsi par exemple GanOârânâm (avec ou sans dnhyus) «la province ou le district des Gandâra», cette désinence -ànâm ayant pu être prise facilement par le.s étrangers pour une finale ethnique. (Dans cette supposition, c'est plutôt le féminin singulier comme l'i Aa)LivpaKrivri «le pays de Lampsaque», que oi AajuvpaKrivoi qui aurait été d'abord emprunté, mais ce genre de frontière est presque hors d'état de s'accuser en grec, comme suffit à le montrer r) Mi\r|crîn[xiwpri], vis-à-vis de oî MiXr|ffioi, etc.)

Or aucune des deux suppositions n'est contredite par le persan moderne qui, au contraire, semble apporter, au premier moment, une confirmation éclatante de l'hypothèse perse.

1" On ne peut dire actuellement si les noms de pays persans comme Tûr-ân (Khâvardn, etc.) viennent, — par rapport au vieux nom de peuple Tara-, — de son génitif plur. Turûmhn, ou bien d'une dérivation ethnique Tur-âna; mais l'un ou l'autre a dû exister en perse pour expliquer cette formati(jn géographique persane.

2" Relativement au grec, il y a au moins un cas, celui de la jjrovince d'Àdarbaijdn, en grec 'AipOTrarrivri (ethnique 'ArpoTrainvoi), où on peut directement constater, semble-t-il, que la forme grecque en -nvôç avait une base perse.

Passons non moins directement à la réfutation:

1" (Question du génitif pluriel). — Il est parfaitement vrai que 'lurân peut être un génitif pluriel, mais apparemment au même titre que handagàn «les serviteurs» est un génitif pluriel. Tous les pluriels persans en -an, indistinctement, viennent d'un génitif pluriel iliandakânâm). Cela n'a de rapport avec aucune situation particulière du mot, et correspondrait simplement, en vieux perse, — au point <le vue de la syntaxe — , à Turâ (nom. plur.), si l'on admet préa- lablement que an ait quelque chose à voir avec les jAurieh.

2" Quoi que puissent signifier les noms de i)ay8 persans en -dn, le fait certain <^st que le perse achéménide ne connaît tant pour les

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