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55O INSCRIPTIONS PHRYGIENNES.

Un fait plus frappant se présente quand on jette les yeux sur les deux petites inscriptions antérieurement découvertes à Euyuk (cf. fig. 166). Celle qui fut trouvée dans cette localité par Mordt- rnann et dont cet explorateur n'avait aperçu que la première moitié a été complétée par Rarasay (,7. of the B. Asiatic Society, XV, pi. III, n"13).^ Elle est conçue comme le montre la figure 168.

Fig. 168. — Inscription de Mordtinann-Kanisay.

Ce texte contient, comme on le remarque, le mot KavuTueFaa(o), moyennant l'insignifiante correction de ^ en M. Mais on ne ]»eut, je crois, s'en tenir là. Le débris de lettre en forme de 4, qui linit la première ligne est forcément, s'il est bien rendu, le reste d'un A. Toute l'inscription finit donc par Fadod KavuTue-Faao, de quelque façon qu'on lise ce qui précède. Est-ce là peut-être le propre gé- nitif de notre Fa(Joua KavuTieiFaicjV Dans tous les cas, les deux noms sont devant nous, et la coïncidence devait être signalée.^

ce qui donne deux vers dactyliques tolérahles, et conserve encore la nièine forme quand on remplace jae ZeiueXo) xe bioç ké par la variante: leipa kg oiireieq ké (tTiTTeriKiueva eiTTvou).

1. Voir les observations de cet auteur à la page 123 de son mémoire. C'est évidemment d'une tout autre inscription 13 qu'il parle aux pages 131 et 134. 2. KavuTieiFaiç fait l'effet de contenir une variante dialectale de la diphtongue marquée dans ApKiaeFaiç, et qui n'est elle-même qu'un cas phonétique de l'ē long (subsistant, on ne voit selon quelle règle, dans Memēuais). En général, l'ē long (indo-eur.) paraît être transformé en phrygien ou en ae ou en ā, peut-être selon l'influence des sons avoisinants:

La transformation comi)léte, allant jusqu'à Vu, se trouve avec évidence dans iLioTap (cas obliques inarepav inatepeZ). (If. peut-être avap dans rinsciiptioii néo-phrygienne n** XV' de Ramsay. TTpoiT«Foa, ainsi qu'AKevavoXaFoa rapi)elient lorteinenl la classe j;recque en -nF-, TTnXeûç, TTriXf)Foç. Nous parlons plus loin de l'hypothétique aFapî pour '^êwarz l'f). La transformation mitoyenne en ac est -attestée avant tout par ebaea, puis, comme nous le croyons, jjar ApKiueFaia (dépendant lui aussi de la chisse en -nF-?), enfin peut-être dans Mibai AuFa-fTiaei (ou TaFaXTiaci) dan.s lequel le F serait oublié, ou phonéliquenient suppiiiné. de manière que la forme aurait à s'entendre comme AaFaYTiue(F)i ou AuFa-fTiae^F^ti.