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f)iO KRITIK DKli SONANTEXTUEORIE.

s'agiter aus.si bien à prupos de ket- (k,f-, kt-), de ed- (,d-, d-) el de viiigrt autres cas. Est ce là ce que M. S. a voulu traiter? Nous ne voudrions le nier ni l'at- tirmer. En tous cas on voit que nous avions raison de dire qu'on ne pouvait deviner sans définition quel principe devait être renversé sous le nom de théorie des sonantes. Car si la thèse sonantique est en dépit de son nom ce qu on vient de voir «que Ve indo-eur. tombe radicalement ou ne tombe pas», aucun (^sonan- tiste» na jamais mis d'importance particulière a ce principe, beaucoup ne se sont pas fait faute de lui donner des entorses, quelques-uns même comme M. Osthofï émettent des vues diamétralement contraires en posant par ex. qu'on n'a pas passé de *keitô h. *kif6, mais que Ve, s'est d'abord atTaibli ("k^fiô- ou

  • lciit(>), puis contracté, etc.

Enfin l'idée à laquelle s'identifie la théorie des sonantes pourrait être une idée relative, non plus kr ou ,;• (termes qui s'excluent dans des formes données), mais à r et r, n et n (termes qui alternent en des formes distinctes). G'est-à-dite d'enseigner quelque chose sur le régime auquel est soumise la diiïérence r-sonante, r-consonne. Si c'est là ce qu'elle a en vue, deux remarques sont impossibles à comprimer. D'abord, en fait, aucune formule un peu scientifique sur ce sujet ne pourrait être donnée sans commencer par avoir une théorie physiologique de la syllabe à peu près égale à sa tâche, ce qui n'est nullement le cas aujour- d'iiiii : de sorte que les principes donnés .sur l'indo-eur. ressembleront tous plus ou moins à celui-ci qu'un n doit par ex. être sonante s'il est «entre deux con- sonnes». Si ces deux consonnes sont elles-mêmes des éléments pouvant être sonantes ou co'nsonnes, je mets en fait qu'il n'y a pas une formule existante permettant de se tirer de là. Mais ce défaut étant peut-être corri<:ible, là ne saurait être robjection sérieuse. La vraie question est de savoir si nous sommes appelés à trouver des règles pour une chose comme la coexistence de r et de r en indo-eur. ^'ous ne pouvons insister longuement là-dessus, mais quand on fera pour la première fois une théorie vraie de la langue, un des tout premiers principes qu'on y inscrira est que jamais, en aucun cas, une règle qui a pour caractère de se mouvoir dans un état de langue (= entre 2 termes conlem- porain.s), et non dans un événement x>honétique (= i2 termes successifs) ne peut avoir plus qu'une validité de hasard. 11 est contraire à la vérité de l'ordre linguisticjue qu'une alternance, comme l'est r-r doive respecter une forme régu- lière. Elle peut par hasard l'offrir, c'est tout. Et dans tous les cas, pour poser la règle sous son vrai sens, il faudra reprendre le terme antérieur au lieu du terme contemporain, en considérant le ou les événements i)honétiques grâce auxquels coexistent à la fin r-r: ainsi comme indication du procédé, ne pas chercher le principe de *Hks-n-os : *uks-n-h]ns, mais le principe de *uksenos >

  • uksnos (a) et de 'Hiksenhhisy- Hksnhhis (b).

On dira qu'il y a cependant, pour qui veut la voir, une lormule claire résumant la théorie des sonantes et lui donnant un corps, M. S. la cite çà et là: c'est l'idée de parnllélisme constant entre r l m n et i «. "Tout ce (jui arrive pour i u arrive pour r l m n.'- Voilà ({ui donne sans doute l'illusion de la clarté. Il n'est pas difficile de montrer qu'il y a là peut-être une formule empirique, mais absolument aucun principe. Appliquée au cas où on porte une api)réciation sur *prek-:>prk- ou prek: > ;>r,A--, est-ce sérieusement au nom d'une symétrie nécessaire avec u C^wrrf- > «</-) que l'on nie "pvtk-'i Toute lu valeur de *u'ed- ud- lui-même est de montrer qu'on n'a pas w,d-, que la chute de \'e e.st absolue: on n'invoque pas autre chose à |)ropos K\e*prk-. Appliquée

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