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5.% ACCENTUATION LITUAXIENNK.

S. De même que les principes fondamentaux de l'accent lit. ne rencontrent aujourd'hui, quand on y prend gafde, jamais d'autres exceptions que celles qui tiennent à la présence d'un thème oxyton^ de même nous pouvons voir maintenant que c'est histo- riquement par la suppression des thèmes oxytons que l'accent lit, a atteint son ordre, et réalisé tout-à-coup un maximum d'ordre qui ne sera dépassé nulle part dans un système linguistique.

Cet ordre est qu'on peut toujours? couper un paradigme lit. par le milieu, et qu'on aura toujours dans toutes les formes un segment à gauche pour les accents radicaux, un segment à droite pour les autres. P]n outre, (jue l'un de ces segments correspond toujours aux colonnes internes, l'autre toujours aux colonnes ex- ternes du mot (les oxytons étant d'avance exceptés de tout). Grâce à cette position relativement au mot on sait d'avance si un accent est columnal ou marginal. Mais grâce à leur position réciproque, l'accent columnal et marginal prennent eh même temps des valeurs d'accent radical et flexion nel qu'on peut leur contester gran- dement dans d'autres langues.

Il faut que l'accent columnal ait toujours devant lui, comme en lit., une autre syllabe marquant la position virtuelle de l'accent opposé pour que la distinction existe. Ainsi on peut dire de l'ac- cent de j^mthas qu'il est columnal et radical; mais de l'accent de pitâ, Troûc, Trarpôiv, i\\xf\Q ou Tijuri simplement (ju'il est colunnial; — ni radical ni flexionnel.

Pour qu'un système tel que celui du lit. ne puisse pas même être conçu, il suffit que l'accent columnal repose plus ou mohis souvent sur la col. 1-Ext. Et il suffît en revanche qu'il ne repose jamais sur la col. 1-Ext., ou qu'on ait su})j)rimé les oxytons, pour que ce système existe dans sa plénitude,

9. 11 a été fait abstraction constamment de la déclinaison des masc. en -a (subst. et adj.) qui présente quelques particularités. Au pluriel, simplement le fait que le nom. plur. {demi, iiiargt) est resté fidèle au schéma oxyton, parce que dùkteres et même s-imus étaient trop différents ]jar leur finale pour l'inciter h retirer l'accent. Au singulier toutefois, plusieurs irrégularités qu'il serait impossible de discuter en peu de mots.

1. Ce qui fait que toute e.KcepUon est limitée aux thèmes forcément (j.\ytons comme ta-, trh, szùti-, ou librement oxytons comme katrà-, mais du reste sans différence, c'est-à-dire sans que la circonstance du nionosyllabisme ajoute quoi que ce soit à celle de I'oxyto-Nii:.

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