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ACCKNTI'ATIO.N LITUAMKXXE. ')'2'.»

— Flexion verbale. — Le fait le plus marquant de cette flexion est qu'à la différence du nom. elle ne connaît pour tous les verbes qu'un seul paradigme, immobile. Car les différences comme velkii-âtigii, eftmi-sérgmi ne sont de nouveau qu'un effet de la loi mécanique. En présence de ce fait nous faisons consister presque tout le problème de l'accentuation verbale à se demander: s'il n'a pas existé, soit selon les verbes soit plutôt selon les formations du verbe (fini), une différence d'accent; donc un second paradigme «non immobile», — quel que fût au juste son mouvement, que nous ne prétendons pas reconstituer.

Parmi les nombreux indices propres à confirmer ce soupçon, nous ne citerons que les plus topiques:

1. Le partie, en -anf-. — Cette formation nominale va sur Im. ou Mob. (car il va sans dire que toute différence comme neszâs — dugqs représente une pure différence de paradigme; accus, nèszantj comme duganfi).^ Et la règle serait, à en croire Kurschat dans sa Grammaire, qu'elle va toujours sur Im. quand la radicale est rude, partiellement sur Mob. quand la radicale est douce. Ainsi:

szankiqs neszâs \ dugqs. Règle non-seulement inexplicable, mais qui serait une capitale ob- jection au principe posé plus baut que .jamais l'intonation ne peut influer sur le choix d'un paradigme.

La vérité est ici que toute l'accentuation des participes, et autres annexes du verbe, dans la Grammaire de K. n'est qu'un tissu d'erreurs contredites par son Deufsch-Lif. WorterbucJi aussi bien que par son Nenes Testament} Et il résulte de ces derniers, si on observe les formes, ([ue l'accentuation vraie est:

1 . sergâs neszâs \ augâs,

2. szankiqs \ trâukiqs,

>. klfjpstqs \ trûkstqs,

c'est-à-dire que le paradigmi» du participe est a) indépendant de 1 intonation, mais b) dépendant de la formation verbale, en -o -jO

��1 . Le contraire serait une violation de règles inviolables sur l'oxytonaison, V. plus haut.

•1. En général nous ne pouvons nous appuyer que sur les ouvrages non grammaticaux de K. Si c'était par exemple d'après la Grammaire de K. qu'on jugeait de l'accenlualion du nom, on en aurait une idée sinon fausse, du moins singulièrement insuffisante, comme avait déjà commencé à le montrer Masing {Serbo-chorv. Accent). Mais les erreurs (innomlirables) de K. sur le nom n'ont pas un caractère irrémédiable: celles qu'il répaml sur le verbe, a propos de participes, avaient ce caractère.

de Saussure, Otuvri-s. 34

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