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304 DKCMNAISON. CONSnNANTirili; l.lTUAMK.NiM':.

en inetlanl les choses au pis. Nous supposons l.que toutes les lonues coinmc l'iirflàs soient oxytonées (ce qui n'est pas), 2. que les ôO ô e faux correspondenl sans exception h des é toniques (alors qu'il y a 11 ex. non toniques, 5 fauto- d'impression tenant à autre chose, 7 vocatifs, à déduire); on peut affirmer que même ainsi, c'est-à-dire en admettant que Vé tonique seul soit en jeu dans toute la cause, la proportion des e. toniques mal marqués reste infiniment trop faible pour ex|)liquer la graphie 9 fois répétée de pirâiis etc. — 11 faut spécialement remarquer à ce propos le nombre infime des é faux, alors (jue rien n'était plus naturel que la confusion é—é.

Un dernier argument a l^ien sa valeur quand on considère con- jointement Szyrwid et Dauksza. Où est finalement, chez ces auteurs, la, forme moters? — akmens'^ Comment se fait-il que cette forme, qui n'est pas seulement la plus ancienne, mais aussi la plus répandue dans les différents dialectes, ue soit pas même sporadiquement attestée par un seul exemple dans deux sources qui n'ont autre- ment de remarquable que leur caractère archaïque"-^ Il y a là une bizarrerie suffisante pour éveiller à elle seule l'attention, et faiic soupçonner (\\ialxmens doit se cacher chez ces auteurs sous quelque autre enseigne.

Les dialectes du Nord-Ouest (Memel— Heydekrug — Tilsit) aux quels appartient la quasi-totalité des monuments prussiens du XVI siècle, ont devancé pour certaines syncopes les dialectes orientaux, ainsi kurs, tur: Szyrwid et Dauksza kuris, tnri. Il n'y a donc rien de particulièrement frappant à trouver constamment chez Willent (1579) le génitif moters, ahmens, loandena etc. Le nom. plur. serait semblable s'il n'avait subi métaplasme sur la flexion en -«-: motf^rls, akmenis etc. (à lire, vu le dialecte, niôferts, comme nàktïs pour -tys). Un nom. pi. irie/'chpales qui apparaît Ench. 3,2; (contre iriefrhpaiis 24, 2y) semble toutefois conserver une trace de la vieille forme. L'expliquer comme le fait, d'ailleurs dubitativement, Bechtel p. XVI! par un changement phonétique de -ïs en -es est entièrement inad- missible pour Willent, et il serait facile de montrer que les <leux ou trois cas apparents du même fait apportés par cet auteur, conmie impér. -kit{e) ou -kef(e), sont eux-mêmes sans consistance. Un se- C(jnd exemple, que Bechtt'l passe sous silence, est piemevelpi Ev. StJ.r.. reproduit par Sengstock dans l'éd. de 1612, et qui malgré IMmeniclii 114, 2i>, n'est probablement pas une faute. Il est clair du reste que l'intérêt de piimencspi pour le traitement de -es final est nul.

Le plus ancien monument de la langue, le Prasfy SzaJey de 1547, malheureusement écrit dans le triste dialecte de Meuicl, n'offre

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