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Dans un dialecte comme celui de Szyrwid et avec une orthf»- graphe aussi sûre que la sienne, les valeurs possibles de cette forme en -es sont immédiatement bornées à deux: ou bien moterés, par adoption de la forme des féminins de la classe ioir, ou bien moter-es, par conservation, sans syncope, de la vieille forme consonantique. Une troisième hypothèse ne se présente pas.

Que dire de la première explication? Elle est, en principe, possible; cela suffit pour que nous n'attachions nous-même aucune importance au témoignage de ces féminins. Dire, après cela, que cette explication soit probable, serait dès maintenant très exagéré. Il serait naturel, si le noni.pl. était réellement moterés, qu'on trouvât, au moins çà et là, l'ace, plur. conforme moterés, mais on ne lit jamais que moteris, dukferis (22, 21. 92, 13. 92,2t. 94,27. 96,32). L'unique trace, dans toute la déclinaison, d'une contamination par le type èolc, est l'ace, sg. motery 97,7 (ordinairement moteri, 91, le. 95, 30. 105, 13). Szyrwid en effet, sauf dans les diphtongues, réserve régulièrement, à la fin des mots, la lettre y aux / durs sortis de e: ace. et instr. ziamy = êeme, contre ace. èodi, 3" prés, turi etc. De sorte que motery signifie en principe motere. Mais on voit combien facilement ce motery peut reposer sur une simple faute d'impression.

Nom. plur. des masculins.

akmen-: — itdi rundafi . . . èimciugaji ir akmenes brungus 145,5. — • (Autre forme, akmeniey 112,-.)

vanden-: — ifieys wunde/nes giivi ii Jérusalem 14.5,1? bih. — (Pas d'autre forme.)

pëmen-: — kas deftis pu hieltuwomt.s kad miegti piemenes, kas deftix j'n dnéiomis tmoniu kad miegti kunigay'i 118,2-2. — (Pas d'autre forme.)

(îun-: — wifi fiunes kurie negal lot 118,20 bib. — (Pas d'autre forme.)

Gén. sing. des masculins, vanden-: — kuyp wiuidenes muriu apferuu 145, ly bib. — (Forme ordi- naire: wundenio 22,8. 34, 13 etc. nkmenio .37,27 etc. pienietiio 77. 10. i>iumenie>> lJ7,i, de piûnm «moisson».)

Quoi que l'on pense des féminins, tout le monde aura de la peine à se persuader que pëmtl, vandil, aient jamais été prendre leurs formes dans la déclinaison de êolc, et nous eon.sidérons donc le débat comme clos en co qui touche Szyrwid. Une ressource désespérée pourrait être aperçue peut-être dans le masculin unique êmonés (en effet masculin chez Kz.),. qui aurait servi de modèle à un nom. plur. <piemenfis". Il est malheureux (pie èmonés n'ait précisément pas de singulier, ce qui le rend impropre à expliquer le gén. sing. ?rîwrfew«'.<?. On ne pont douter, à part cela, que c(> masculin lui-même ne soit

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