Page:Saussure - Recueil des publications scientifiques 1922.djvu/516

Cette page n’a pas encore été corrigée

.)<!() A l'ROPOS DE L ACCENTUATION LITUANIENNE.

L'exception apparente que forme rhnti (^skr. ram- «arriver au repos», partie, passé 7'atas) n'aurait une signification que si le pre- ssent était «remii». (Test un point qui paraîtra plus clair si nous pouvons exposer subséquemment quelques idées à la fois sur l'in- tonation et sur le système général du verbe lituanien. Men- tionnons seulement h. ce propos que le présent mirJJfa «il meurt» (malgré mirfi et sanscrit mrtas) doit son intonation rude aux mêmes circonstances qui font qu'on a rhnsfa (et inf. rhnti) au lieu de riiîista {rimti)}

V. — Toutes les conditions restant les mémea que dans le cas de st-\6-ti (I), si la tranche de départ est diphtongue au lieu d'être monophtongue, l'intonation lituanienne est régulièrement douce (les cas de métatonie restant comme toujours réservés). — Ainsi

  • p-en-7ctos «cinqureme» ne peut matériellement donner autre chose

en lituanien que p-\eù-ktas, ainsi intoné.

Nous envisageons ici sous le nom de diphtongues des tranches à premier élément bref, soit le type ordinaire -\ër\-^-\ëi\-, -\on\-. Le cas très restreint des diphtongues primitives telles que -\èr'-, - êi-\- restera en dehors de notre recherche.

1. L'unité de départ, correspondant à la tranche d'intonation actuelle, devait être, comme on l'a vu, dans le cas de stôti, d'une certaine antiquité: indo-européenne ou équivalente. En conséquence, les diphtongues appartenant à des mots d'âge mal déterminé sont écartées de notre recherche, comme étaient écartés les -\o\-^ -y -, etc., figurant dans des mots de cette espèce.

2. Il faut encore que cette unité indo-européenne ne représente pas autre chose qu'une tranche, et une tranche longue, comme dans stôti.

Une remarque analogue n'était même pas suggérée par les monophtongues. Ceux-ci n'ont qu'une seule origine, qui est de ré- pondre à un monophlongue (sauf quelques cas de contraction). Le cas où une diphtongue répond à une diphtongue n'est au contraire qu'un de ceux qui peuvent se présenter pour ce second genre de

1. A cette série, il faut encore \o\i\Are \gemù] gimti. Participe .^/wVas «né» =^ s\i.v. ga-tas «allé». Cette identité serait trop longue à motiver ici. Aux deux circonstances dirimantes qui empêchaient de comparer le l)alti([ue gem- au skr. tjani- «engendrer» [g^ pour g^, et m pour n) vient de s'en ajouter une troisième, l'intonation. Or à ces trois égards la concordance aves indocur. *g.,mtos «allé» est complète.

�� �