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A l'HOPOS DE l'acCKNTUATION LITUANIENNE. 501

Riuii de semblabl(\ il est vrai, ne pourrait être inféré de ce qu'enseigne Kurschat sui- les quatre voyelles lituaniennes a e i û. Avant tout, su doctrine a pour résultat de séparer radicalement: a e d'une part, i ù de l'autre; en second lieu, de faire de i û des voyelles dépourvues de toute intonation.

Ces deux voyelles ont, en effet, pour première propriété, selon Kurschat, d'être brèves, et constamment brèves. Tranche brève étant synonyme de tranche non intonable\ il ne saurait être question pour elles d'une intonation (ju-elconque, et placées sous l'accent, ces voyelles seront seules à recevoir le signe du ton neutre: t ù (à part le cas exceptionnel de plàkti mcsti).

A leur tour, a e sont, à la différence de i û, des tranches longues et, par conséquent, intonécs, mais cela uniquement dans le cas où elles sont placées sous le ton [nàldi, mhli^). Un « e atone, comme dans nakûs, medàs, est déclaré bref, et nous devons conclure qu'il est sans intonation.

Sur le genrn d'intonation de a e, rien n'est stipulé par Kurschat, qui laisse entendre que ces voyelles sont douces ou rudes comme les longues.

Une seule chose satisfait dans ce système, s'il est l'expression de l'état réel. C'est que les anciennes brèves, quoique maintenant longues où brèves, gardent cependant ce dernier trait distinctif et commun de n'être^ en aucun cas constamment LONtiFEs, comme le sont oi'ûi/H. A part cela, on ne rencontre qu'anomalie et surprise:

Les anciennes brèves formeraient deux classes séparées sur un point essentiel.

Une de ces classes aurait, de plus, une situation unique dans le vocalisme (/ û sont les seules voyelles [intérieures] sans intonation).

L'autre n'est pas moins extraordinaire, puisque a e seuls dans tout le vocalisme ont une quantité varial)le entraînant l'intermittence de l'intonation.

Enfin, dei-nière énigme;, on sait que, dans une certaine série de formes, .sans raison apparente, a e restent brefs (et de ce fait non intonablcs), même S(jus l'accent: plàkU, 'lû'Jii'r, menas, taras, etc.

Aucune de ces difTicultés ne subsiste si l'on regarde connue exact le nouveau système des quantités lituaniennes de Baranowski, tel qu'il résulte des indications données par M. Hugo Weber {Ost-

1. Il reste à savoir, il est vrai, ce que Kurscliat nppelle brève. Tout ce <|ui est bref (— ((uantité minor) dans son échelle à 2 degrés ne sera pas bref (= quantité ininioia) dans une échelle à :{ degrés connue celle de Baranowski.

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