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500 A l'ROPOS DK l'accentuation l.lTltANlKNN'K.

Irklas «rame», irii «ramer» répondent à une forme indirecte- ment connue, et prévue, *;"•-, (|ui est l'état faible régulier du groupe contenu dans èpé-rnç, èpe-Tjaôç, ou dans le skr. nri-frani, ou de même dans le germ. *ropra-, rôjan.

(lima «meule» contient le grou])e f/or-, forme faible régulière de g-yVâ-, véd. grâ-van- «meule à presser le soma».

C'est par hasard à ce dernier genre d'exemples, presque uni- quement, qu'on est réduit pour établir qu'il en est, en lituanien, de Ml fi comme de f / primitifs. Il est donc nécessaire d'admettre non seulement le fait brut de l'existence de ces sons, mais aussi la théorie précise de leur origine, permettant d'augurer leur présence d'après certaines formes fortes.

pa-àîntas «connu», pa-èktn =pa-éinstu «je connais», représentant la forme faible de Tindo-eur. g^no- ou g^enô-, ne peuvent, dans les deux cas, avoir contenu qu'un n long, lequel jusqu'ici n'était attestée que par lat. gnâ-rus et skr. gfi-nâmi (lui-même analogique d'après

  • gâtas).

timsras «brun foncé» contient la forme faible */w.çro- de l'indo- eur. *temosro-, connu comme substantif par skr. fmnisra-, lat. fenebrae, comme adjectif par v. haut-ail. finstar.

dûmti^ «souffler» est au skr. dhmâ- dans le même rapport que iinti au skr. gnâ-. Participe dnmtas = '^Ulhm-tos, skr. ^dhântas rem- placé par dhniatafi; mais la forme faible se rencontre en sanscrit même.^

întê «femme du frère» est égal au skr. i/Cda ^< femme du frère». Malheureusement Kurschat ne citant le mot que d'après Szyrwid et Nesselmann, on ne sait quel fond il est permis de faire sur l'into- nation qu'il lui donne.

III. — Les tranches existant depuis l'origine^, et représentant à l'origine une tranche monophtongue brève, sont régulièrement en lituanien de l'intonation dt)uce.

��1. Le lituanien offre sporadiquement tir ni nm un au lieu de ir il Cm in (cf. Mém. de la Soc. de ling., VII, '.»3 [463|. Fortunatov, Archir, XI, 570). Cet «  n'est pas plus spécialement le fait des ? 1 m n longs fjue des r Z m n brefs. En admettant qu'il soit propre aux premiers, c'est un caractère insignifiant à côté de celui de l'intonation. Ceci ;i propos des combinaisons de M. Bezzen- berger (v. la suite).

2. On lit Mârlcandeya Pur. 'M, 1 1, éd. Banerjea; i/athîl parvaiadhâtûnàm dôsâ dahyanti dhamyatant (contre par ex. Manu, 1,70: dahyantp dhmnifanuinùuàw dhâtûnânï tnalàh).

.'i. Cette condition, essentielle ailleurs, n'est pas nécessaire dans le cas de ces voyelles.

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