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498 A PROPOS DE l'acckntuation lituanienne.

parfaite contradiction avec ce que comporte maintenant le cas de jnlnas — viîkas). Desinit in piscem ... Il y avait une question et une doctrine posées sur les intonations: il y a maintenant un résultat sur le groupe /r, groupe qui a pour propriété en lituanien de ré- pondre par une différence tonique à certains faits indo-européens.

Pourquoi la question des intonations cesserait-elle d'exister, comment pourrait-elle cesser d'exister, à propos de ce qu'on affirme sur la différence ir — if?

Il est vrai qu'aussitôt qu'on rentre catégoriquement dans ce qui la concerne, et qu'on sort de ce qui concerne l'autre, nous n'avons plus maintenant qu'un seul point de repère qui touche directement l'intonation: c'est, simplement, la différence lituanienne, puisque la seconde, skr. ûr — r, était tout à l'heure, elle aussi, un fait d'in- tonation et ne l'est plus; et puisque, ramenée même à sa signification indo-européenne, r — r, (41e n'est pas davantage un fait J'wfowafiojj. (Il faudrait du moins prétendre que ce f — r est causé par l'in- tonation, comme tout à l'heure l'hindou tir — r était causé par elle. Or ce n'est la pensée de personne, lors même qu'il règne depuis longtemps une équivoque sourde entre admettre simplement «qu'il existe un f» et professer une opinion sur ce qui motive ce f ; et que, dans une question comme celle-ci, il soit au fond essentiel de se décider, vu que c'est seulement depuis l'instant où on reconnaît formellement que f vaut r-j-o, — qu'il diffère donc de fondatiox de r, aussi complètement qu'un a diffère de a, ou un st de s, — que c'est seulement, dis-je, depuis ce moment qu'une hypothèse comme celle de l'intonation est logiquement exclue.)

Nous nous trouvons donc, toutes différences gardées (car il n'y a pas de comparaison juste pour l'intonation), à peu près dans la situation de celui qui, connaissant l'indo-européen Ci : à, étudierait le timbre de l'ionien n : a, ])our en démêler les origines. Il ne lui viendra pas à l'idée que, parce que cette différence est indo-européenne, il y ait la moindre présomption pour que le fait de timbre soit pré- cisément indo-européen.

Toutefois ceci n'a qu'une très secondaire importance. I.e fait capital est que, si l'intonation répond, même indirectement, h une différence qui est f — r, nous possédons pour la première fois une donnée sur la nature du phénomène qui nous occupe. Il cesse ins- tantanément d'être un principe, et devient un résultat. C'est par là que toute la question change, et doit être nécessairement rétablie, ah ovo, sur d'autres bases. 11 ne s'agit plus de chercher çà et lii

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