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49(i A PROPOS i)K 1,'accentuation lituanienne.

-czo comme pân-tis. -czo, ram-tis^ -czo, mais ce ne sont pas là des séries ayant une importance véritable.

Heureusement presque toutes les formations du verbe primaire peuvent passer pour échapper en somme à des influences métatoniques. Ce n'est que dans telle et telle classe particulière (par exemple fiylù, fiilaù, fsllii, — cf. adj. fiittas) que les conditions changent, et que là de nouveau intervient un fait de ce genre.

Observation. — En général une antiquité letto-slave paraît suf- fire pour que la loi de siôfi s'applique. (Sans doute, une foule de longues «letto-slaves» peuvent être en réalité beaucoup plus anciennes). Ex.: ôbûlas «pomme», s\. jablûko; niôjit, môii «faire signe», si. manqfi ; pronoms kôJcio, tôkio, jôkio (gén.), fil.^kakû, takû, jakii; f/lôstu, fflôsli «caresser», cf. si. gladnkû; bôba «vieille», slavon baba; lova «lit», si. lava; voverc, ace. vôvere «écureuil», si. vèverica; nùgas «nu», si. nafjû; nais «frêne», si. jasïka; begii «courir», si. bégnati; fi^vas «gris», s\. sivû; édra «loutre», û.v-ydra; rikia «propriété, demeure», cf. si. v-yknqti «avoir l'habitude».^

L'intonation nous paraît ainsi trancher la question souvent débattue de savoir si pônas «seigneur», dyvas «miracle», pour ne citer que ces mots, sont empruntés au slave, ou arrivés au litua- nien par héritage letto-slave. On aurait dans le second cas: «pd- //r?."?», etc.

II. — Les représentants de f, |, m. ij.

Si ce cas n'était celui qui a par hasard attiré sur lui l'attention des linguistes, il est un des derniers que nous choisirions (à cause de certaines complications de détail), pour introduire par anticipation des réflexions générales. Mais tel qu'il se présente, après les opi- nions auxquelles il a donné lieu, nous paraîtrions n'avoir aucune tendance déflnie dans ce travail en nous contentant de l'enregistrer sans commentaire.

En 1878, M. Fortunatov émettait une idée très nouvelle, et d'une espèce inattendue, en affirmant qu'il devait exister une re-

��1. En dehors même de toute comparaison avec les langues congénères, il suffit de prendre les noms offrant, en lituanien, une garantie (}uelconque d'an cienneté pour être déjà frappé de l'intonation régulièrement rude qui s'attache aux voyelles longues: Vôkëtis «Allemand»; Prûsas «Prussien»; Perkûnas «dieu du tonnerre», malgré toutes les formations récentes en -ùnas; et de même une interminable série de mots (jui, vomme nôi-as «volonté», ijàdas «excrément», sans être appuyés par ailleurs, sont de ceux qui peuvent prétendre à une anli- (|uité relative.

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