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COMPAHATIFS ET SUPERLATIFS GERMANIQUES DE LA FORME infeniS, infimux. 485

cines ne soient pas pronominales \ Plus tard le mouvement se continue dans got. spiUlumists (v. p. [481], note 1), ags. sîdeynest, latemest, mots plus ou moins synonymes à'aftmna.

Quant à l'opération inverse, l'addition de -izan, -isfa à des lacines pronominales, elle demeure un fait éminemment insolite, considération très importante pour l'analyse (pie nous ferons plus bas des formes norroises. Je n'en trouve qu'un seul exemple décisif, c est fifriro, fioisto (v. norr. f y rri, fyrsir). Les autres sont des formations adverbiales: v. ii.-a. innôr, àzûr'^. 11 n'est pas même certain que le v. h. -a. furdir «ultérieurement» contienne le suffixe "iz, car il peut s'accommoder d'un primitif '■'■prteri*, et de son côté le got. faùrJÂs «auparavant» (identifié à tort avec furdir) paraît être composé tout simplement de fanr ■■}- /m,, v. h.-a. vore des^.

L'état constaté pour le haut-allemand se continue en bas- allemand sans différence notable. Le saxon a conservé le super- latif fornio primus. Nous avons dt'^jà mentionné aharo^ «fils, re- jeton», dont le pendant est forctruit «ancêtres» (Cotton. furthron). Les autres représentants du comparatif, outre thea irinistrou hand (Hèl.), sont inneron dans les gloses de Lipse, âsteron dans le rôle de Freckenhorst; avec «double suffixe» oharrun et nidarrun (rôle de Werden). Enfin îitrision (gl. L.) et moy. bas-ail. echterste = aftristo (Liibben, Mittelniederd. Gr., § 75).

Arrivons au dialecte qui livre en cette question le témoignage capital. Le système entier de nos comparatifs et superlatifs, tel qu'on pouvait l'entrevoir d'après le gotique et l'allemand, existe en anglo-saxon dans la réalité. Il n'y a d'autre changement que l'addition symétrique de -izan- aux comparatifs, de -ista- aux super- latifs : inner-ra, innem-est; œfter-ra, œ/tem-est^ etc. Cette innovation

1. Le V. h.-a. win-is-tar «gauche» remonte à la même époque, mais ou remarque: 1" t'ue le suffixe en -r a été ajouté et non substitué au suffixe -i»; "2° que le mot par sa double déclinaison, forte ou faible, occupe une place à pari.

2. A côté desquels survit la formation régulière {*prteros, *prmntos) dans fordero, fruma, cf. upôrepoç, upôiiioç et lit. inrnws.

'.i. (les adverbes semblent être de date ffermanique, car ils se retrouvent en arylo-sa-ton et en vieux norrois (v. p. [489], notel

4. Sur le sax. furdor, v. [). [48i)j, note.

.*). .C'est ce qu'admet Bernhardl dans sa petite Grammaire gotique. Comme (ontirmalion de cette analyse, on peut faire remarquer que priusqnam se dit fai'irfnzei (faiir pizei), et qu'un comparatif demanderait plutôt foi'irpis Jiau.

<■). La forme anglo-saxonne {eufora, afera) indifjue loutofois un piofntyiip

  • at)Hran- dont nous no nous explitiuons pas le vocalisme.

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