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l'.NE 1.1)1 RYTH.MIOl'l-: l)K I.A !.AX(il'K (iRKCQUE. 475

neutre comme eXeoç, à en juger par le vocalisme et par le dérivé KeXabeivôç.

11 y aurait encore des observations intéressantes à faire sur la loi rythmique qui nous occupe en tant que préservatrice d'une foule de formes anciennes. Ainsi l'addition hystérogène d'un o qui s'observe dans le ty]ie q)pev-o-6Xa6r|ç n'atteint pas les thèmes en a: (JaKécnraXoç, èTreaôôXoç. Ces formes, d'un aspect antique très frai)pant, persistent parce que, la plupart du temps, le mode nou- veau de formation (•■■(TaKecroTTaXoç) aurait donné naissance à une série de trois brèves. De là aussi TTupKaid, TrupTToXéuu, nupcpôpoç, sans insertion d'omicron. Une remarque un peu différente s'appliquerait à veoOriXriç, èTTi|uri6i^ç, comparés à OdXoç, |ud0oç, pour '■•OfiXoç, ^jufjGoç.

��On ne saurait nier que la loi du tribraque ne souffre d'assez fréquentes infractions qu'il n'est pas toujours possible d'attribuer à une période postérieure, ainsi 7ToXé|aioç, (fréXaYOç) TreXaYeoç. Cepen- dant les plus importantes s'expliquent par le principe de l'asso- ciation des formes. L'analogie de juniépa fait persister GuYaiépa. Dans le verbe, Xe^oiuevoç, XeYÔ|LieOa, se maintiennent grâce à eùxô- JLievoç, ÉUXÔiLieOa, et d'autre part èXé^oiuev grâce à XéYO|iiev ^ Lorsque l'exécution rigoureuse de la loi était au prix de la symétrie naturelle d'un système de formes, la langue a sacrifié l'harmonie du son à l'harmonie morphologique.

J>'époque où cette tendance euphonique a dû se faire sentir est évidemment fort ancienne, car sa période d'activité est close au moment où commencent les monuments littéraires. Ceci résulte premièrement de la nature des allongements provoqués par le rythme: e s'allonge en r|^ o en uj. Si le phénomène avait continué dans les différents dialectes, certains d'entre eux allongeraient en ei et en ou.

En second lieu, il serait facile de montrer que le grec de l";!."' Iiistorique ne manifeste plus de répugnance marquée pour les

i . Encore ne voudrionsnou.s pas affirmer trop absolument que les cadres (le la flexion verbnle n'aient point été entanié.s, çà et là, par la loi rythmique. La 'M pers. sinj,'. aor. ëYtvTO, employée par Hésiode, Sapho, Théogni-s et Findare, pourrait bien n'être que la syncope, léj^ritime et populaire, de éYéveTO, (pioiqu'on classe aujourd'hui colle forme dans les aoristes '<alhémati((ues >.

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