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U.NK LOI HYTHMiyCE OK I.A I.AN(iUE »RKCyLK. 473

sur le modèle des premuTes. 0iipî)Liaxoç, Gripîpopoç, ne dérivent pas de Oripi'ov, mais d'un thruie Oiipi-. Quant anx nombreuses formes poétiques telles que XijipÔTeipa pour ■'•'Xri'io-pÔTeipa, KpaïaiYÛaXoç pour

  • KpaTaiOY0aXoç, il est difficile d'y distinguer la part exacte de la loi

phonétique.

La forme apocopce que peuvent prendre certaines prépositions tient en grande partie à ce que ces particules proclitiques, en se joignant étroitement au mot qu'elles gouvernent, donnent lieu à des suites fréquentes de trois ou quatre syllabes brèves. En réalité il s'agit donc encore d'une syncope plutôt que d'une apocope. Les exemples sont connus: KaTidôe = Kaià Tabe, iràp iiiéXoç = Trapà luéXoç, etc. Dans la composition nominale, les formes telles que biafiirepéç, dvbixWj sont fiéquentes. L'apocope est beaucoup plus rare dans les prépositions unies au verbe, parce que la soudure dans ce cas n'a eu lieu qu'en pleine époque historique, c'est-à-dire à un moment où la loi du tribraque avait cessé d'avoir son effet. C'est pour la même raison que le phénomène de l'allongement vocalique est restreint aux composés nominaux: (TuvriYopoç, Cuva- Yopeùuu; Kairiptcpriç, Kaiepécpuu,

Plusieurs formes ont subi une syncope extraordinaire à la- quelle on ne peut assigner aucune raison: 1^ êdrai pour eOGeiax; 2" TiTTTe pour TÎTroie; 8" (Tqpi pour Oe-cpi (cf. lat. si-bi); seul de cette famille, l'adjectif ffqjtTepoç s'expliquerait rythmiquement comme étant pour *ae-qpéTepoç.

Quant à la syncope ario-européenne qui a produit Tiaip-ôç de TTttTep-, TTi-TTT-uj de 7T6t-, yvùH de yôvu, et cent autres formes, elle est naturellement tout à fait étrangère à notre sujet.

',. GÉMINATION D'UNE CONSONNE.

11 est h suj)poser que les verbes en -àvvu|ui, -évvuini, étaient juimitivement en -dvu|ui, -ivvpn. L'hypothèse qui part de -aavvpn, -eavu|Lti, est en opposition non seulement avec les données étymologi- ques, mais encore avec les lois phonétiques, qui exigeraient dans ce cas, pour le dialecte attique par exemple, -rivu|Lii, -eivuui. Ainsi ffKebdvvOjuev redouble sans doute son v uniquement parce que •CTKebdvOiLiev renfermait une succession de trois brèves.

La gémination dans TTeXoTrôvvr|croç n'a ])eutêtre pas d'autre cause; elle est anomale de toute façon dans Xeppôvvîicroç, variante de Xep^ôvncroç.

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