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470 UNK I-Ol RYTHMIQUE DK LA l.ANtiL'K (iUKCyUE.

celui de son prédécesseur disparu •••oiTra, enchâssé dans le redouble- ment attique?

Cette conjecture est peu fondée, car l'allongement serait alors aussi inséparable du parfiiit attique qu'il l'est de la formation re- présentée par ujqpXriKa. Or cela n'est pas, et ici nous rencontrons une confirmation positive de l'origine rythmique de la longue. De même qu'à l'aoriste et au présent le redoublement attique n'entraîne point d'allongement, les brèves se bornant à deux (àYaïeîv, àTCtTWJv; àpapiCTKUj), de même, et pour un motif identique, d'assez nombreuses formes du parfait y échappent, surtout il est vrai chez les poètes. On trouve entre autres dans la liste de Curtius (Verhumll, 140): ttK-axriiuai, aK-axeiaxo (cf. dK-iixeMévri), dK-ax|iiévoç, d\-a\i"i|Liai, d\- dXuKiriiuai, dp-apuîa, èp-épmxo; dp-aipiiKubç dans Hérodote (cf. vulg. TipriKUJç).

Conclusion : la voyelle longue du parfait attique n'a de relation ni avec la longue native du type XéXHKa, ni avec la longue de con- traction du type "QqpXrjKtt "HXXaxa. Elle est purement rythmique, et, par conséquent aussi, purement analogique dans les formes où le rythme ne l'exige pas. Homère applique encore la règle primitive dans dpàtpuîa : dpnpôxeç^ Au nominatif singulier dpiipwç commence le domaine de l'analogie.

2. SYNCOPE. a. w v^ ^ devenant — ^-^.

Les primitifs ••'(piXÔTepoç, •■••9iXÔTaT0ç, donnent (piXiepoç, (piXTaioç.

On syncope •'eXuOéiaev, *èXu66T6, en èXGéjuev, ëXOere. De là, par extension, èXOuJv, nXOov, concurremment à ?|XuOov. La priorité de la forme la plus longue est indiscutable, à cause de eXeùdoiaai, eîXnXouOa.

L'adjectif utttioç est issu, selon toute apparence, de ••'uttô-tioç.

A l'origine, douleur a dû se dire *dXeYOç (cf. dXéYU)). Le génitif '•'dXéYeoç, présentant trois brèves consécutives, fut changé en dXYeoç, auquel on donna ensuite un nominatif-accusatif d'XYOç, tandis que l'e persistait dans dXeYeivôç, bucrriXeYnç, dirriXeYéujç, où rien n'en pouvait occasionner la chute. C'est aussi l'histoire du mot d'vOoç, car l'homérique dv-rjvoô-ev lui assigne pour forme primitive *dveO-oç (cf. d'vriQov?). Enfin eupoç «largeur», à en juger par les langues parentes, est, de même, pour *è-^€poç, gén. *è-/"(e)peoç.

��1. Le f du suffixe -^ot-, qui eût fait «position)', senil)Ie iivoir disparu partout dès une époque reculée,

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