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i;>"E LOI RYTHMinUE DE F.A LANGUE fiRECQUE. 467

npnÇ pt^"i" '""Vov-ôvuE, •■•Tpi-épriç, ni des mots comme ùqj-ripeqpnç pour ûni-epeqpnç : car leur génitif *|aov-ôvuxoç, *Tpi-éiTeoç, •••ùip-eTTeqpéoç, se trouvait dans les conditions voulues pour l'allongement.^ En revanche l'allongement est abusif: 1" dans le type rythmique eù-rive|uoç, ùip- ujpoqpoç, ou, parmi les imparisyllabiques, (YaiLup-ûJvuS) Ta|uvjj- ujvuxoç, (èS-npr,ç) èH-iipeoç; 2*^ dans le type èTr-ri|iioi6ôç ; 3 •^ dans le type èH- )l|Lioi6ôç; 4*^ dans le type cripaT-riYÔç, et h plus forte raison dans cpopT-iiTÔç.

La vraie tradition de la langue survit dans les formes concurren- tes: 1^ Traucr-aveiuoç, uiy ôpocpoç, (eùôvuH) eùôvuxoç; 2*^ èTr-a|uoi6abiç; o" XP'J0"'^M0i6ôç ; 4" èeiKÔcr-opoç. Cette sorte d'allongement irrégulier, et qui souffrit toujours des exceptions, est peut-être en partie im- putable aux poètes; mais elle dut plus encore sa propagation à diverses circonstances morphologiques, dans le détail desquelles nous ne pouvons nous permettre d'entrer à cette place,

A la fin du i^remier terme d'un composé les allongements ne se font pas par voie phonétique (voyez sous 4: Gavain-qpôpoç etc.). Cependant on a un exemple du fait dans Trpuu-Trépucri ; c'est la forme l)rescrite par Apollonius Dyscole, qui condamne irpo-Trépudi. Peut- être aussi la vieille étymologie de 6iK-K0V0ç, qui voyait dans ce mot la préposition bid, est-elle la bonne (cf. èY-KOvéo)).

Même en dehors de la composition des mots, la tendance rythmique . a été assez puissante pour changer *ôqpeXÊUJ, *ô(péXi|Lioç (de ôqpeXoç), en d)qpe\éuj, ujqpéXi|U0ç. — De là aussi 'HXùcTiov irebiov par r|, venant de la racine èXeuO-, èXu0-. — Le latin viduus est re- présenté en grec par nîOeoç = è ./iOe./bç: l'ri ne peut être qu'une modification rythmique de l'e prothétique, car c'est une théorie caduque que celle des allongements causés par digamma. — Le mot riXaKdTn, «entre-nœud d'une canne de roseau» (de là seulement «rcseau», puis «quenouille»), signifie proprement «bras, membre» : il est proche ])arent de dXaH ' Trrjxuç ' 'AOajadveç, ce qui fait voir (\un Vï] initial provient de l'allongi-ment rythniique. — Une forme ujvu)ja pour ôvo|Lia, que légitimerait le tribraque des cas obliques (àvù|aaTOç), paraît résulter du nom propre 'QvO|aacrTOç d'une ins- (;ription béotienne. — Si i'r| du verbe fiYÊO|Liai en regard tle Va d'à'YUJ ne comportait une autre explication, d'orire morphologique, il pourrait sans invraisemblance se joindre aux exemples précédents.

��1. On a dû décliner d'abord *|iov6vu?, uovdbvuxoç; *Tpi^pr|ç, Tpirjpeoç, I llnnirro décline encore ûijjepefpnç, ûnjripeqpeoç.

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