Page:Saussure - Recueil des publications scientifiques 1922.djvu/476

Cette page n’a pas encore été corrigée

466 UNE I.OI RYTHMIQUE DE I,A LANfiUE fiRECIQUE.

ubiriç, àTTeXiii)Triç, à comparer avec àYpÔTiiç, briMÔinç, miTÔTriç, to2ô- Triç. Les oxytons, comme ZiriXujTriç, TTXrjpujTriç, ont, cela va sans dire, un u) d'origine toute différente, étant tirés de verbes en -ôuu, et non de formes nominales. En revanche bedjuujTiiç. )']TTeipuÛTiiç, vncTidjTTiç, éffTiujTiç sont franchement irréguliers.

Enfin on reconnaît la même tendance dans la répartition des deux suffixes -ebôv- et -nbôv- qui n'en font qu'un en réalité. Le premier ne se rencontre qu'après une syllabe radicale longue^: thk- ebibv, (Tr|7re-5ujv, dpTT-ebujv, dpTr-eb6v-r|. La seconde forme le rem- place quand la syllabe radicale est brève, afin de parer au tribra- que qui se formerait à tous les cas autres que le nominatif singu- lier: KXe-ri^wv (par allongement épique: KXrirjbÛJv), T€p-r|bujv, àribujv'^ et le dérivé secondaire KOTuX-ribubv. Le x^ip-^l^LÛv d' Aristophane, qui contrevient à la règle, est un mot forgé, sans valeur linguisti- que. L'anomalie apparente d'àXYriî^wv vient de sa forme primitive

  • àXeYn^^v (voyez plus bas ce qui a trait à dt'XYOç). La seule véri-

table exception est àx0-ribd)V, car XafiTT-ribujv et épîT-ribôiv sont d'une époque très postérieure.^

b. Voyelles faisant partie du radical.

Il faut citer sous cette division l'allongement des voyelles initiales a, e, o, lorsque le mot qu'elles commencent devient le second membre d'un composé, règle destinée, comme les précédentes, à prévenir les groupes de trois syllabes brèves: 7Tob-r|ve|uoç, ÙTr-ripéinç, UTT -iLpoqpoç. pour "'•Trob-aveiuoç, ••'^uTr-epéTriç. ■••uTT-ôpocpoç ; ôxer-riYÔç pour 6x€T-àYÔç. C'est là un usage si constant, et cela dans les formes populaires du meilleur aloi telles que les noms propres, que personne ne le croira imaginé pour la simple commodité de la versification.

Il est h noter toutefois que l'allongement a gagné, par exten- sion secondaire, une foule de formes composées qui ne présentaient pas trois brèves consécutives et qui, en conséfpKuice, devraient en être exemptes. Je ne parle point des mots comme )aov-ujvuE, rpi-

��1. La forme jneXcbdbv est incertaine; il est certain, en revanche, que, si elle a existé, le génitif était jueXebiûvoç. Donc elle n'entre pas en ligne de compte.

2. Ce mot ne pouvant se tirer d'àeibuj, contient vraiseailtlablement le suffixe en question.

3. Nous écartons n€Mq)pr|bùJv, TevBprjbiiiv, àvGprjbibv, noms de diverses espèces de guêpes et d'abeilles, vu que V\], dans ces mots, appartient à la racine. (If. Tev-Opr)-vri, àv-6pr|-vtT, et le lacnnien Bpib-vaE «bourdon». '

�� �