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��HNIA.

(Mémoires de la Société de Linguistique, VII, p. «8. — ISiiii.)

Le mot nez avait en indo-européen pour forme forte nCis- (lat. iiànus, lit. nôsis, skr. nâs- et vâsâ-), conséquemment ns- pour forme faible. La continuation régulière d'un n initial est une question sur laquelle on peut hésiter presque dans chaque langue, mais qui ne laisse cependant guère de choix, en grec, qu'entre vs et dva-, spo- radiquement peut-être dv-.

L'n primitif '■'■'■ fis-io-m «chose qui tient au nez» donnerait donc en grec *dv(Jio- ou àvâaio-; mais ce dernier, en vertu de la loi des trois brèves, se réduirait lui-même à àv(Tio-. Le produit régulier de avaio- sera en ionien rivio- et en dorien âvio- (cf. *ëqpavcra, êcpr|va, êqpsva). Ainsi xà nvîa (dorien àvi'a) peut passer pour être la bride passée au museau du cheval.

Nous tenons à constater, pour éviter le reproche d'une étymo- logie artificielle, que nous n'avions pas connaissance, en supposant cette origine, du skr. nâsyam (et nasyam) .signifiant «la bride servant à mener le bétail »\ et que nous ne connaissons même ce mot que ]iour l'avoir cherché dans le dictionnaire de Pétersbourg sur le soup- çon tiré de fivîa.

Le lituanien ap^uasris «bride sans mors» est moins remarquable en ce que nasral a pris dans cette langue le sens de «gueule, bouche».

��1. Peut-être une bride attachée à un anneau traversant le cartilajîe nasal de ranimai, comme on fait encore aujourd'hui pour les taureaux dangereux.

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