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450 f;oTiQUE parf, paûrhan «avoir hesoin'.

satisfaction, le contentement ^> (identique aussi par la forme, puis- que paiirfts vaut germ. '■'Purffi-z = *trpti-s). Le même mot, en vieux norrois, est susceptible du même sens: pâ vœri hann vitr, ef hann liefdi ycfur rdcf ok hygdi hann um sîna Pyrft «il serait avisé s'il sui- vait votre conseil et songeait i\ (ou consultait) son intérêt, son avan- tage» {Volsnngasaga, XIX). En anglo-saxon, je trouve pearf (=got.

  • ^ar6rt) continuellement employé dans une acception semblable. Cura

Past., 401, 15: dis ic ocede for eowerre dearfe (Sweet: this I speak for your henefit). De même 238, 8; 289, B; 305, 3. Dans le frag- ment de la Vie des saints d'JElfric, publié par M. Sweet dans VAnç/lo- saxon Beader, on lit his foîce to dearfe «pour le plus grand bien de son peuple». Mentionnons enfin l'adjectif gotique paûrfts, valant habituellement àvaYKaîoç, mais dans le passage II Tim. 3, 16 (bôkôs) paûrftôs du laiseinai (Ypaqpn) ibq)é\i|UOç TTpôç bibaaKaXiav.

Le verhe parf «je trouve satisfaction dans» et de là «j'ai besoin de» ne soulève donc en définitive aucune difficulté. La véritable objection viendra des acolytes comme v. haut-ail. darbcn «être privé, dénué» ou got. ga-paûrbs «abstinents-, qui nous ont longtemps fait hésiter. 11 y a cependant même ici des accommodements: l'idée d'abstinence au moins peut reposer sur celle de contentement, cf. aÙT-dpKiiç «qui se suffit à lui-même».

Quant au mojen hautall. ver-dërhen «périr ou dégénérer>, nous croyons que l'idée péjorative y réside uniquement dans le préfixe fir-, ver-, et que derhen, en lui-même, devait signifier tout au con- traire de ce qu'indiquent les lexiques, prospérer, se bien nourrir, et non pas péricliter^. C'est, en d'autres termes, un verbe comparable ii fir-wësan «pourrir» de i^Jè^a-n «exister», ou à got. /ra-?mni[/aw «per- vertir» de wairpan «devenir».

��1. Cf. lit. tarpstù «je prospère» en parlant de la santé d'un végétal ou d'un animal, ramification non encore mentionnée de la racine qui nous occupe. Le lit. larpà «prospérité, bonne «anté» est identique avec l'anglo-s penrf doftt il a été question plus haut. ,

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