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43S I.E3 FORMES DU NOM DE NOMBRE «SIX» EN INDO-EUROPÉEX.

L'absence du v étant établie dans sex, notre attention se porte sur la possibilit'- d'y supposer x pour groupe initial, ce qui ne souffre aucune difficulté. M. Osthoff, rapprochant s-uper de (ë)HuTTep {M. U. IV, 156, cf. Zur G. des Perf., 612) ne trouve à citer pour la réduction de x- latin initial à s- qu'une étymologie plus que douteuse de sïno, comparé par M. Frohde au skr. ksayaii «il cultive, administre, possède, règne», gr. kti'ZIuj. Sans parler de sex, il y avait à mentionner d'abord sipâre, dont la parenté avec skr. ksipafi «il jette» a été vue dès le premier jour, et ensuite systématique- ment ignorée, on ne sait pourquoi (car la forme supàre s'explique par la phonétique des composés comme dissiipare). En second lieu, sïno, dêsïno, dont on ne voit guère (malgré 2)ôno) le lien avec KiiZiou^ se rapproche très effectivement de qjOivuu (skr. k§inôU «il fait passer, périr»), surtout si l'on met en ligne de compte la formation en -n- du présent; et, dans tous les cas, sïtus «la destruction lente, la vétusté, la rouille, la moisissure» répond parfaitement h l'idée de qpOîo'iç et du skr. hsi-. Le vieux latin siti «les morts» serait exacte- ment le grec cpOiioî, si ce mot cité par Aulu-Gelle (XX, 2) ne pa- raissait inventé exprès pour expliquer siticines.

Il reste à considérer la forme indienne. M. Johannes Schmidt s'en est occupé incidemment {K. Z., XXV, 121) dans le travail où il a enseigné le fait aujourd'hui universellement reconnu de la dif- férence iranienne et slavo-lette entre Tc^s et k^s^; il a signalé les

à sô- à laquelle nous ne croyons pas plus qu'à la prétendue réduction de svë- à se: — D'un autre côté, la loi de M. Havet (Mémoires V, 43), en vertu de la- quelle vô- non final de syllabe se convertit en ve- [vcinom pour roivom), demande à être mise d'accord avec ces phénomènes, ce qui s'obtient très facilement par la succession chronologique supposée dans le tableau suivant:

��1'* PÉRIODE.

�2^ PÉRIODE.

�3° PÉRIODE.

�4* PÉRIODE.

�veco-

�vëco-

�vëco-

�vëco-

�vuco-

�vôco-

�vôco-

�vuco-

�sceco- \ svôco- i

�svoco-

�suco-

�sôco-

�vccto- vocto-

�vëcto- vôcto-

�vëcto- \ vùcto- i

�vëcto-

�svècto- \ svôcto- i

�st^ôcto-

�sôcto-

�sôcto-

�(svcco-

�si'ëco-

�sveco-

�svêco-)

��1. M. J. Schmidt a eu seulement le tort de compter si. §estï comme un exemple typique et lumineux des traitements divergents de ^'2* ^t de ^•JS en slave. Car 1» le -st- de sestî pourrait, en lui-même, reposer sur -k^st- tout aussi bien que sur -k^st- (ex. 2« plur. aor. reste de *rêk28te); 2» le s initial du même

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