Page:Saussure - Recueil des publications scientifiques 1922.djvu/392

Cette page n’a pas encore été corrigée

382

��DISTINCTION DES DIFFERENTS a INDO-EUROPEENS.

��1

A Ag

�1 a a^

��Les désignations a, a2 etc., seront justifiées dans le paragraphe suivant :

§ Il

a et ag.

Nous appelons a et a^ ce que M. Brugmann dans ses derniers travaux appelle % et a^. La suppression du chiffre 1 devenait pos- sihle du moment que nous faisions usage de la majuscule et non du chiffre 3 pour désigner notre nouvel a. D'autre part nous con- servons ttg, bien qu'il n'y ait plus de a^, afin d'avoir la même dé- signation que M. Brugmann et nous disons par symétrie Ag au lieu de Al, qui serait plus rationnel. — Quand nous voudions parler du son a ou de l'a en général, et non de la voyelle indo-européenne que nous entendons par a, nous emploierons le caractère ordinaire au lieu de l'italique.

a (% Brugm.) est Ve européen. Il est reconnu, depuis les travaux de Curtius, que cette voyelle concorde dans les langues d'Europe. Le linguiste qui part de l'idée de la pluralité des a n'a donc qu'à poser l'égalité : e européen = a aryen = a indo-européen, et aura par là même tiré un des a du chaos. Ce ne sera naturel- lement que dans les formes où apparaît Ve en Europe que nous pourrons identifier l'a aryen avec Va indo-européen. Le caractère de cet a en sanscrit est tout négatif: il ne s'affaiblit jamais en i ou en u^.

«2 se reconnaît en sanscrit à ce qu'il s'allonge dans la syllabe ouverte, ainsi que l'ont montré MM. Brugmann et Osthoff. Ainsi dans gagâna, papâta, cf. T^TOve, xéxoKe. — a^ s'allonge aussi dans la diphtongue^ lorsque celle-ci se résout devant une voyelle : ninâya.

Dans les syllabes fermées et dans les diphtongues suivies d'unp consonne, a^ apparaît, aussi bien que a, sous la forme de a : hha- ranti = q)épovTi, rireca = XéXoma.

��1. Les désidératifs tels que pits de pat ne peuvent être comptés pour de véritables exceptions : ces formes sont obscures et constituent une classe ù part.

�� �