Page:Saussure - Recueil des publications scientifiques 1922.djvu/391

Cette page n’a pas encore été corrigée

Les langues classiques ont partout a ou o, jamais t. Si le latin a cerébrum en regard de Kapr) = ciras, c’est par une décoloration hystérogène de Vo sur laquelle nous aurons à revenir. Il est instructif de voir d’une part puras = Tràpoç, purâ -= TrdXai, et de l’autre para = Trépâ, pari = Trepî^

Nos conclusions sont: l*’ qu’il y a une espèce d’à indo-eu- ropéen reflétée en sanscrit par i ou u devant les liquides, et dans les langues classiques par a ou o devant les mêmes consonnes^; — 2° si a et s’équivalent dans les langues classiques devant les liquides et forment à eux deux un groupe opposé à e, dans d’autres conditions les rapports seront probablement les mêmes, présomption qu’il faudra naturellement vérifier.

D’autre part, o est souvent en étroite connexion avec e: ainsi dans xéYOva — tevéaGai, dans toga — tego. Cette sorte d’o ne peut pas être la même que celle que nous venons de voir s’échanger avec l’a. Nous appellerons o^ Vo parent de l’a et O2 l’o parent de Ve.

02 peut passer pour la gradation de e. Au contraire o^ est apparemment sur le même rang que a, et, lorsqu’il leur faut une gradation, c’est à et ô qui apparaissent, par exemple, dans le parfait êttYtt (--’ — — ), dans vujtov à côté de vôcrqpi.

Le système des a prendrait donc en grec et en latin la forme suivante :

a a e o

o o


Ceci représente aussi, en gros, le système indo-européen. Il est douteux que le dualisme de a — o^ soit primitif. Nous pouvons le ramener à un seul son indo-européen que nous désignons par A; la gradation de A sera Ag (grec et latin â, ô):

1. Le rapprochement de irapd avec para est moins satisfaisant que celui de πépa à cause de la quantité des dernières syllabes. — Si nous prétendons d’ailleurs que skr. ir, ur, doit toujours faire attendre en grec ap, op, nous ajoutons que la réciproque serait fausse: on a, par exemple, skr. serra = ôXoç, salvus. La question de l’influence de l’accent sur l’affaiblissement en i et u (v. .1. Schmidt, Voc. W, 223) reste par conséquent entière.

2. Les exemples donnés n’offrent qu’une seule fois l’o latin, et nous anticipons ici sur le résultat de la recherche qui suit.