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380 DISTINCTION DES DIFFÉRENTS a INDO-EUROPÉENS.

��§ I

On sait que dans bien des cas Vi et Vu sanscrit des groupes tr, il, ur, ul s'annonce, entre autres par la comparaison du zend, comme étant ce qu'on appelle un a affaibli. L'allongement qui est produit par une consonne venant après la liquide -^ ainsi dans çirshan — ne change rien à la chose.

En regard des exemples qui montrent cet i et cet u parti culiers, plaçons les mots correspondants des langues du sud de l'Europe, mais en ayant soin de choisir des thèmes identiques ou des dérivés très voisins^:

puru — TToXûç puras — Tràpoç

puri — TTÔXiç purà — TrdXai (giri — popéaç, ôpoç) ^^^^ _ j papùç

h ira — X^^o:?? haru-spex ° 1 gravis

dïrgha — èoXixôç ciras — Kdpr)

çïrsha — KÔpOT) kulva — calvus

urdhva — ôp66ç, arduus irma — armus

pûrvya — TTOp/ioç, Tiptuioç mîra — mare

mîîra — mîjpoç, morosus kïla — KdXov, cala.

��1. Comme il nous faut être sur de ne pas rencontrer d'exceptions, je cite

aussi les exemples douteux; kulâya tnid» et KaXidi (^ ) «maison» comparés

par Fick. — giri «souris» et yc^^WI «belette», deux animaux qui ont quelques caractères communs (gar dévorer). Cf. glis. — La forme védique çlra que Grassmann rattache à car «cuire> pourrait être le latin c<îr«fs ; qu'on se rappelle çri, çreshfha de la même racine, et le grec iréittjuv, parent de tiéaaiu. — uloka et "OXuiiTTOç, comparaison que j'ai hasardée quelque part. — bhwanyu = 0opujv€Ûç, suivant Kuhn {HeràbTc. des F.). — urvarà, dpoupa, arvum. — Si urana et àpv(-ôç) vont ensemble, il est probable, vu les traces du digamma. que Vu du mot indien est un rétrécissement de va et que nous n'avons donc pas à nous en occuper.

Sur Bopéaç et 'Ytrepôôpeioi, voy. Curtius, Grdz.ZbO; sur le droit qu'on a de donner à ôpGôç le digamma, Ahrens, II, 48. — irop/îoç est la forme que suppose M. J. Schmidt, Voc. II, 27. — purâ et irdXai me semblent être un même thème à deux cas différents. — kila, xâXov, cala, Schmidt, Voc. II, 216.

Sthira-OTepéoç ne constitue point une exception : les thèmes sont différents, et de plus il est probable qu'ils n'ont pas même la racine en commun; en effet, axepcôç est le masc. de oxeîpa (Curtius, Grdz. 594), et ce dernier mot répond a stari tandis que le th de sthi-ra lui assigne la rac. sthà pour origine.

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