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I U = ES, OS.
(Mémoires de la Société de Linguistique III, p. 299. — 1877.)

Lorsqu’en grec un sigma placé devant une consonne sonore a été rejeté, étant précédé d’ε, il a donné naissance en général aux modifications vocaliques représentées dans l’exemple suivant: */e(T|Lia, ion. eî^ia, lesb. fi^pia, dor. t%ci (Ahrens, Dor., p. 52). Les exemples où la voyelle était ο sont plus rares; on peut citer Δiuuvuaoç (hom.) pour *Δioavuaoç, lesb. ZôvvuHoç; on voit qu’ici le dialecte ionien suit l’exemple du dorien, au lieu d’avoir ou comme on l’attendrait. De même dans uJvéo)aai pour *ôcrvéo|aai; mais ce dernier exemple est moins sûr, parce que le digamma initial a pu y jouer un rôle.

Or il y a des formes où la langue procède d’une tout autre manière et dans lesquelles εσ est devenu ι, tandis que oσ se changeait en υ, sans même que ces deux voyelles, que nous retrouvons comme un résidu du groupe primitif, soient nécessairement longues. Le phénomène n’a lieu que devant une consonne sonore.

— Xikioi ( — ^— ) comparé avec raison à la seconde partie de sa- hasra (dont la première = é- dans éKaiôv). Les Doriens ont suivi la règle ordinaire et ont par conséquent x^^ioi (Ahrens, Dor., p. 160); les Lesbiens semblablement xéXXioi. La diphtongue du béot. x^’^ioi parle aussi pour un c primitif. Cp. eî|Liev pour *è(Tjaev (eîvai) (Ahrens, Aeoî., p. 185) Car un ei ordinaire serait devenu i dans le dialecte béotien.

— ifidxiov (la 1* syllabe longue) pour *JeO\JiâT\o\.

— çppvfuj pour *q)p6aTUJ. On pose ordinairement bharg comme racine; mais c’est bhrazg qu’il faudrait dire. Les grammairiens indiens ont écrit en effet bhrasg, ce qui pouvait avoir sa raison d’être dans le prononciation. Le récent travail de M. Hubschmann sur g^ et gh^ dans le Journal de Kuhn jette du jour sur cette forme particulière de racines ^ Le lat. frîgo montre un phénomène sem-

1. C’est ainsi que suivant M. Hubschmann, laioBôç et mtdha remontent à une rac. mizdh; mergo et ma^^ à mazg, etc. Le véd. îd dont le régime est toujours une divinité (Grassm.) est certainement un développement semblable de la rac. juij’. il est donc pour izh-d (zh = j français) ou peut-être, à en juger par l’accent, pour jajazh-d.

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