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SUR UNE CLASSE DE VERBES LATINS EN -eo. 367

Tout ce qui est intransitif, sauf patior (anc. patio), rentre dans la 4* conjug. Il est probable que ce verbe appartenait primitive- ment au&^si à la conjugaison en -ire. — Cela s'accorde avec notre hypothèse de l'accentuation de la caractéristique chez les verbes neutres ; mais il faut admettre que dans ces cas-là, c'était sur le premier des deux sons ia que portait la tonique. Nous n'essaierons pas de décider si la forme première de ce suffixe était ja ou in; des formes indiennes comme inrijate qu'on a expliquées par mr -\- ia-te parleraient pour la seconde alternative. Dans tous les cas, le grec nous offre les analogues parfaits des exemples latins en ques- tion. Ainsi ib-îuj montre le suff. ia avec accent sur i, en regard du ja ^ du skr. svid-jaH. Cet i persiste même à l'aor. èEîbiaa qui se trouve chez Aristophane, Oiseaux 791 (Curtius, Verbum, I, 296). Hésychius a également îbîcrai et Platon àvibiTi. La longueur de \'i n'existe pas encore chez Homère. Cp. ôiuu, KHKiui, ^laXKiuj, àîuu, et les transitifs kuXûw, àxîuu.

Quant au vocalisme de la racine, nous trouvons bien la forme faible dans morior, ordior, gradior, venio; mais nous avons aussi, comme plus haut, des formes fortes comme haurio que je ne tente pas d'expliquer. De même farcio a la forme forte, ce qui est d'au- tant plus surprenant que le grec a, comme il fallait s'y attendre, (ppàaauj avec l'affaiblissement régulier. C'est *forcio (ou *forceo) qui répondrait à 9pà(T(Ta) d'une manière complète, et peut-être le vieux mot fordus dont le sens était voisin de celui de /ortis (Cors- aen I^, 101) est-il un dernier reste de ce verbe conjectural. Ce mot est identique à qppaKTÔç. *frequeo de la même racine s'annonce par son qu comme étant un verbe en -aja.

Après avoir passé en revue ces verbes en -io, il ne nous reste qu'à voir les verbes en -eo à sens transitif, correspondant à des ver- bes en -ja du sanscrit ou du grec:

28. teneo = reivuj pour Tév-juu,

29. môv-eo =^ à)Li€Îôuj pour à.-}ieJ'-ju). Curtius, p. 575.

30. tong-eo «savoir» (osq. tanginom) a été comparé au gr. làCGm qui montre en elïet un y dans ses dérivés. L'a du verbe grec indique une ancienne nasale. Le second sens que donne Festus à

��accentuation des verbes neutres en -ja. — Dans orior il ne semble pas que or soit le représentant de f. — On pourrait ajouter glutio queM.Ascoli rapproche de tXûJ^uj. Vorlesungen, p. 79. 1. Primitivement ^a.

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