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364 SUR UNE CLASSE DE VERBES LATINS: EN -CO.

Nommons maintenant les verbes qui viennent d'être mention- nés comme répondant à des passifs skr.

25. tëp-eo. Çp. skr. iap-jâte pass. de tapati «brûler».

26. (lol-eo «souffrir», cp. skr. dir-jâte «être déchiré» employé souvent au fig. dans le sens de dolere. Cette étymologie est, je crois, généralement adoptée. (Cp. dolare «dégrossir à la hache, en- lever l'écorce; et aussi probablement âôlium qui aura eu primitive- ment le sens de peau d'animal, outre, comme le skr. dfti.) — Comme on trouve en grec, mais rarement, un présent baipuu, beipou, cet exemple aurait pu être classé dans le 2^ groupe. — On dit aussi, impersonnellement, dolet me, mais on n'en saurait conclure avec certitude que le sens ait été primitivement transitif.

27. dîi-eo «passer pour». Cp. skr. çrû-ja-te, vi-çrûjate «être en renom», duo se rencontre aussi, et cela avec le même sens, ce qui est difficile à comprendre (même abstraction faite de dueo), puisque le gr. kXûuj signifie «entendre». Il serait risqué d'y voir la même tournure que dans les locutions bene, maie audire, avoir une bonne, une mauvaise renommée.

Il faut ajouter licet (n" 15) qui répond k ricjâte et qui appar- tient en réalité au 2^ groupe, vu Xicrcnu et ricjati. — decet équivaudrait au pass. de daç s'il existait. Sans quitter le latin nous avons pend-eo h, côté de pend-o. Fràgesco chez Attius permet de conclure à *frâg-eo; cp. frang-o.

Ainsi que nous l'avons montré plus haut, un exemple comme fepeo avec le parallèle du skr. tapjâte pèse juste autant dans la ba- lance pour la question que nous examinons qu'un exemple comme pendeo—pendo. Car, dans cette comparaison avec le passif indien, il importe peu que le mot coïncide ou non: il s'agit ici d'une for- mation qui est devenue aussi générale que celle d'un futur ou d'un participe. En outre, cette formation générale elle-même ne s'est très probablement si nettement dessinée que dans la branche arienne, ou n'existait du moins qu'en germe dans la langue mère ; nous en avons indiqué deux échantillons.

Ni grammaticalement, par conséquent, ni étymologiquement nous ne pouvons rattacher l'une à l'autre la formation latine en -eo et celle du passif en skr., étant supposé d'ailleurs que -eo est pour -io^ — Voici à quoi se borne le profit que nous tirons de leur

��1. Ramener signnm et skr. sam'/riâ à une forme indoeuVop. sanujna est une iflentification que nous appellerons étymologique; dire simplement qu'ils

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