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SUR UNE CLASSE DE VERBES LATINS EN -eu. 367

fesseur Osthofif, qui en est l'auteur. Il va sans dire que je prends les quelques exemples qui suivent sous ma propre responsabilité, M. Osthoff n'ayant rien publié jusqu'à présent sur cette question.

Po(r)sco = prcchati. mort{i) = mrti. cortex^ cf. krtti. mollis (pour molâvin) = mrdu = Ppabûç (cf. aussi àpXabéuuç * fibéuuç. Hes.). cord- = hrd. Cf. Kpabiri, Kapbia. TrXaTÙç = ])rthit. pXacTTÔç = vrddha. bpaxôç -.= drta. Trarpad = piirsJm. dpKTOÇ = rhsha. àXKï] = rça. |Lidpva|iai, cf. mrncdi. porrum == 7TpdO"ov. torqueo = TpaTréuu.

Nous arrivons maintenant à l'énumération des verbes:

1. horr-eo = ]irsh-ja-ti= xaipuj (xap-jub pour Xî'd-jih). Nous nous proposons de revenir à l'occasion d'un autre phénomène phoné- tique sur la justesse du rapprochement de x«îpuJ avec hrshjati. — D'après ce que nous avons cherché à établir plus haut, l'accentua- tion primitive du verbe skr, était hrshjati^ et de même dans les exemples suivants. ;

2. torr-eo = tfsh-jati. Le verbe actif torreo, qui est plus usité, est peut-être d'une formation différente. L'ancienneté de torreo comme verbe neutre est en tous cas assurée par le subst. torrens.

3. Ôl-eo pour ôd-eo = ôZ!ai pour ô5-juj.

4. màd-eo = mdd-ja-ti. L'idée d'ivresse qu'exprime entre autres le mot skr. sort souvent de l'idée d'être mouillé; d'ailleurs madidus signifie ivre; aussi ce rapprocheqiient est-il généralement admis (Curtius, Grdz.^y n" 456. Studien, II, 441). Il faut noter cependant le grec fjabdoj de la même racine, lequel peut faire penser que madeo est un verbe dérivé.

5. *crâc-eo = Tcfç-ja-ti. Le verbe *craceo peut se conclure de cracentes = graciles chez Ennius (Curtius, Grdz., n^ 67); il n'est pas vraisemblable que le verbe en question ait été cracëre. — râ répond, semble-t-il quelquefois, au sanscrit r, ainsi dans gradior = grdhjati et dans ratus = rta.

6. marceo = |aaXK-iuj ()naXaKuJç xai àff&evujç ^xeiv. Hes.) Fick I^, p. 720.

7. *clêm-eo = çràm-ja-ti, Idâm-ja-ti. De là démens. Je regardais cet exemple comme douteux quand je me suis aperçu que le rap- prochement de çram et de démens était fait depuis longtemps par M. J. Schmidt qui l'a appuyé de parallèles germaniques (Journal de Kuhn, 21, 96. Vocalismus, II, 354); en effet, l'usage du mot est en désaccord complet avec l'étymologie de M. Léo Meyer: çrat, f\de8-\- mens (démens gradus, collis cleraenter assurgens, clementer

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