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292 DE l'emploi du génitif absolu en sanscrit.

N'est-il pas singulier, étant données les habitudes du sanscrit, de séparer marna 'upavistâyâh de sakhî pour introduire presque vio- lemment le tour absolu dans la phrase?^

Nous nous sommes efforcé surtout, en ce qui nous concerne, de réunir des matériaux purs et concluants. Ce qui n'était que douteux a été rejeté, et, en règle générale, nous avons, devant chaque cas particulier, douté systématiquement du génitif absolu dès qu'il ne s'imposait pas avec évidence.

Néanmoins il faut indiquer brièvement quelques-uns des cas où il est permis d'hésiter. Plusieurs ressemblances trompeuses mé- ritent à tout le moins d'être signalées; certains exemples pourront même donner lieu à discussion. L'examen de ces différents spéci- mens servira en tous cas à bien marquer la limite que nous ne croyons pas devoir franchir.

Une première série d'exemples, qui peuvent en effet justifier d'une affinité éloignée avec le génitif absolu, seront envisagés à ce dernier point de vue dans la Section III. Nous nous bornons pré- sentement aux cas où le dilemme se pose entre deux constructions radicalement dififérentes.

A la page 272 il a été fait allusion à un génitif absolu relevé par M. Pischel dans le Btusamhâra (2, 10):

sutîksnain uééai rasatâiîi payômuéâm ghanândhakârâvrtaçarvartsv api taditprabhâdarçitamârgabhûmayali prayânti râgâd abhisârikâli striyalb.

Pischel: «Die frauen, denen durch den glanz des blitzes der weg gezeigt ist, gehen in folge ihrer leidenschaft zum stelldicliein selbst in den von dichtein dunkel eingehûllten nàchten (und) obwohl die wolken stark (und) laut donnern.>

Sans vouloir contester absolument cet exemple, nous croyons qu'il eût été bon d'établir que le génitif rasatchh paybmuéâm ne sau-

1. Je citerai encore les passages suivants oix, si j'interprète bien sa ponctua- tion, B. paraît avoir admis cette construction sans raisons suffisantes:

29, 48. Le génitif dépend de tad vacal),, que B. lit tad-vacah. — 35, 130. Dépend de tair vaéanaih. — 37, 34. Dépend de milanti. — 37, 238. Dépend de nikatam. — 43, 163. Dépend de jyuratah. — 46, 207. Dépend de snprakâçâ . . . abhût. — 48, 103. Dépend de prajighâya, ou de rathân. — 53, 16. Dépend de agratah. — 53, 191. Dépend de babandha paftam. — 74, 97. Dépend de tau turaga'u. — Semblablement: 74, 189; — 90, 153; — 104, 152; — 111, 3; - 119, 61; — 123, 127. — Ajoutez 101, 175; 104, 202; 120, 110; qui offrent le génitif duel.

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