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282 DE l'emploi du génitif absolu en sanscrit.

MBh. X197:

Bhûriçravâ màhêsvAsas tathâ prâyagatô ranê krôçatâm blmmipâlànàm Yuyudhânêna pâtitah.

«les princes poussant des cris», c'est-à-dire, et en vertu du génitif: <i-malgré les cris que poussaient les princes» ^

II. Anâdara mitigé.

Indiquons par un exemple le degré exact que nous avons ici en vue. C'est ce àemianâdara qui fait qu'en français on se contente de dire: en présence de, pour: malgré la présence de^, ou bien: de son vivant, pour: quoiqu'il vécût encore.

La circonstance rapportée dans le génitif absolu n'est pas conçue directement comme un obstacle. Il n'y a qu'une nuance discrète. De façon qu'on éviterait la conjonction même hors du cas absolu, dont le propre est de la supprimer.

MBh. V 374: Ahalyà dharçità pûrvam rsipatnî yaçasvinî jîvatô bharlur Indrèna, sa vaji hiih na nivâritah?

Pttr. 193. Le roi des corbeaux s'excuse auprès de Sthirajîvin,

le doyen de ses conseillers, de ne le consulter qu'après les autres:

tâta! yad été maya prstôili sacivâs tâvad, atra sthitasya lava, tat

parîksârtham yêna tvam sakalam çrutvâ, yad ucitam tan mê samâdiçasi^.

C'est dans cette classe que se placent naturellement presque tous les exemples où le participe au génitif est paçyatah «voyant», ou un synonyme, le fait d'être vu n'étant pas un empêchement proprement dit.

Kath. 61, 159: hhuktvâ ca, paqyatas tasya, râtrau tadbhâryayâ saha satnam âsêvya stiratam, sukhath susvâpa tadyutaji.

MBh. VII 6406:

hantâsmi Vrsasênam tê prêksamânasya sarhyugê.

��1. Le locatif absolu krôçamânê Vjunê, MBh. VII 8875, contient, il faut l'avouer, la même idée de malgré. On voit combien il est malaisé de trouver un exemple où Vanâdara résiderait essentiellement dans le génitif.

2. L'intention perce plus ouvertement dans les locutions populaires équi- valentes: sous le nez de, à la barbe de.

3. Je n'accorde pas le génitif sthitasya tara avec saéivâh, parce que je crois que ce dernier mot désigne, dans son véritable emploi, les courtisans, les familiers (d'un prince), et non les camarades ou les collègues d'une personne quelconque.

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