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pûtd : pâvitwn, pûrtà : pârîtum, 0tà : (jânitum, çàntâ : çàmitum. 233

3. Série de l'w. khâni-tum: khâ-td, khâfi; gâni-tum: gâ-td, gâ-ti; vâni-tar: vâ-td; sàni-tum: sâ-td, sâ-ti^.

Comparez: tân-tum: ta-td; mân-tum: ma-td; hân-tum: ha-td, -ha-ti.

4. Série de Vm. dami-târ: dân-td\ bhrâmi-tum : bhrân-td, bhràn-ti; vàmi-tum: vân-td; çâmi-tum: çân-tâ, çdn-ti: çrâmi-tum: çrân-td, etc.

Comparez: gân-tum: ya-td, gâ-ti\ nân-tum: na-id, d-na-ti; yân- tum: ya-td, yd'ti', rân-tum: ra-td, rd-ti.

Avant de passer à d'autres formations, arrêtons-nous pour fixer les données qu'on peut recueillir de ce qui précède.

1. Série de Vu. Les modifications secondaires étant nulles, cette série doit servir de point de départ et de norme pour l'étude des séries suivantes. Nous constatons que *pivHa, ou *pu^ta, qui est à pa^w^ ce que pluia est à pla^u, s'est transformé en pûta.

2. Série de IV. Il devient évident que ir et ûr ne sont que l'expression indienne d'un ancien r-voyelle long^. Dans les cas où il existe encore, comme pitfn et mfddti pour '^mréddtP, ce phonème ne s'est formé que très tard par le procès dit allongement compensatif. — Nous ajoutons tout de suite que îr et ûr ne sont en aucune façon des allongements secondaires de ir et ur. Partout où il existait un véri- table f (c'est-à-dire devant les consonnes), nous trouvons tout natu- rellement îr, ur, et c'est seulement quand f s'était dédoublé en rr (c'est-à-dire devant les voyelles), qu'on voit apparaître îr, ûr:

ïr, ûr : îr, ûr ^ û : uv.

C'est ce qui explique le fém. ûrvi de urû (rac. war) en regard de purvi = *pfwi de pur0.

��1. La forme sdniti est évidemment une création nouvelle imitée des formes fortes; Mn admettrait aussi, à ce qu'il paraît, sati pour sàti) inversement on indique tàti de tan. Benfey, Vollst. Gramm., p. 161 seq.

2. Ici par conséquent la formule de la grammaire hindoue se trouve être juste, abstraction faite de l'erreur fondamentale qui consiste à partir des formes faibles des racines comme de leur état normal. Il est aussi vrai et aussi faux de poser gf- comme racine de gûr-tâ que de dire que pu est la racine de pû- tâ. Le lien nécessaire des formes fortes en i avec les phonèmes û et ïr, tir, est constaté dans cette règle: «les racines en û et en r prennent \'i de liaison».

3. M. Benfey a montré que le verbe mrlàti, dans les Védas, a un r long, et M. Hflbschmann en a donné l'explication par la comparaison du zd. marezhd.

4. Nous admettons que dans sa^ûrbhis de sagus, âçlrda de àçis, la longue est due à un effet d'analogie dont le point de départ était fourni par les nomi- natifs du singulier sagûh, àçîh, cf. pûh, gîfi, de pur, gxr.

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