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232 PROPORTION TRÈS EXACTE ENTRE pûtâ : pàvitum ET muUtà : môsUum,

qui exigeait que nous prissions pour unité morphologique non la syl- labe, mais le groupe ou la cellule dépendant d'un même a^ (p. 174). Quand il y a déplacement d'accent, le ton passe non d'une syllabe à l'autre, mais d'une cellule à l'autre, plus exactement d'un % à l'autre. L'a^ est le procureur et le modérateur de toute la circon- scription dont il forme le centre. Celle-ci apparaît comme le cadre immuable des phénomènes; ils n'ont de prise que sur a^.

D'après la définition, ce qui est cellule prédésinentielle dans une forme comme l'indien rôditi, c'est rodi] dans hôdhati au contraire ce serait a. Aussi le pluriel de rôdi-ti est-il nécessairement rudi-mâs^ parce que rodi- tombe sous le coup des lois II et III (p. 176). Il en est de même dans la formation des mots. Ainsi grdbhî-tar, skdmbhi'tum, môéi-tum, thèmes à racine normale, sont accompagnés de grbhî-td, skabhi-td (= *shmbhitd\ musi-td. Quel son a été sacrifié dans le type réduit? Est-ce la voyelle faible ^ qui précède immédiatement la syllabe accentuée? Nullement, c'est forcément l'a plein, placé deux syllabes avant le ton.

Cela posé, lorsqu'à côté de pavi-tér nous trouverons pû-td, le phénomène ne peut pas se concevoir de deux manières difierentes: pu- ne sera pas «une contraction», «une forme condensée» de pavi-. Non: putd sera égal à pavitd moins a; Vu de jmtd contient le -vi- de pavi-, rien de moins, rien de plus.

Thèmes en -ta, -tî, etc.

1. Série de Yu. avi-târ: {indra-ûtd), û-ti; dhâvi-tum: dhû-tâ, dhu- ti; pâvi-tum: pu-td; savi-târ: sû-td; hâvï-tave: hi-fd, devd-hu-ti.

Comparez: cyô-tum: éyu-id, -éyn-ti; plô-tum: plu-td, plu-ti; çrô- tum: çru-td, çrû-ti; s6-tum «presser»: su-té, sôma-su-ti; srô-tum: sru-tâ, sruti; h6-tum: hu-td, d-hu-ti^.

2. Série de IV. câri-tum: éirtvâ^, éur-ti; gari-târ: gur-td, gùr- U; târi-tum: tïr-thd, a-tûr-ta, su-prd-tur-ti; pâri-tum: pur-tà, pur-ti; çâxi-tos: çûr-td (Grassmann s. v. çûr).

Comparez: dhâr-tum: dhr-td, dhf-ti; bhâr-tum: bkr-td, bhr-ti; sàr-tum: sr-td, sr-U'-, smâr-tum: smr-td, smr-ti; hâr-tum: hr-td, etc.

��1. Les racines des participes t'uta et stutâ ont des formes très entremêlées, dont plusieurs prennent 1% probablement par contagion analogique. Sur yuta v. plus bas.

2. Cette forme se rencontre Mahâbh. XIII 495, d'après l'indication de M. J. Schmidt (Voc. II 2U).

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