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LES RACINES DE LA 7' CLASSÉ SONT miudûttaS A PRIORI. 227

-ày^- subit un autre traitement que -aw^-^ -ar^- etc. Comme l'op- tatif indo-eur. hharaît = "^hharayH (p. 180) fournit un parallèle à cette contraction, il y a lieu de la croire proethnique^. Que le pho- nème -^, en tous cas, existe réellement dans les racines précitées, c'est sur quoi Xï long des participes ksi-nâ, li-nà (v. plus bas), ne laisse aucune espèce de doute. Ajoutons . à ces deux exemples nndti : rî-ti. — Dans les présents krïndti, prïndti, bhrïndti, çrlndti, Vî long n'a certainement pénétré que sous l'influence analogique des formes comme krïta, prita. C'est ainsi que le védique mindti s'est changé plus tard en thindti. Les infinitifs krétum, prétum, çrétum, sont tout pareils à ksétum, létum.

On peut évaluer certainement le nombre des udâttâs à la moitié environ du chiffre total des racines. Plus bas nous augmenterons de quelques exemples la liste commencée p. 225. Mais auparavant on remarquera que la théorie de la 9® classe nous permet de pré- voir, au moins pour un groupe considérable de racines, la propriété d'être anudâttâs. Ce groupe, ce sont les racines de la 7® classe. Car autrement, d'après la loi {«l'insertion de -na- se fait entre les deux derniers éléments de la racine^) elles eussent donné évidemment des présents en -wâ*.

rinâkli: réktuin, reksyâti. chinâtti: chéttum, éhetsyâti.

bhanâkti: bhânktum, bhanksyâti. | bhinâtti: bhéttum, bhetsyâti. bhunâkli: bhôktum, bhoksyâti. | runâddhi: rôddhum.rotsyâti.

yunâkti: yôktum, yoksyâti. pinâsti: péstum, peksyâti.

vinàémi: véktum, veksyàti. j çinâsti: césium, çeksyàti.

zend éinaçti : véd. ééttar.

Pour andkti, tandkti, et trnédhi, ïi «de liaison» est facultatif. Les verbes trnâtti et chrnâtti forment le futur avec ou sans i, l'infinitif avec i. Les autres verbes contenant le groupe ar + consonne (ardh, parc, var<f, kart), ainsi que vindc^mi, ont toujours ïi dans les formes indiquées^. Dans tous ces exemples la voyelle de liaison, quand elle apparaît, a été introduite par analogie. La plupart du

��1. Les exemples çâyitum, çrdyitum, seraient alors des formations d'analogie. — Nous ne savons par quel moyen résoudre le problème que posent les formes telles que làsyàti de linâti (parallèlement à leêyâti), mâsyâti de minâti etc. M. Curtius (Grdz. 337) regarde mû comme la racine de ce dernier verbe. Dans ce cas \'i de minâti ne pourrait être qu'une voyelle de soutien: m-i-nâti pour mndti serait à ma^A ce que unàtti est à wa^d.

2. La racine vabh, contre toute règle, suit à la fois la 7e et 9e classe: véd. unap et ubhnds. Il y a là un fait d'analogie, à moins qu'à côté de vabh il n'existât une racine vabhi.

3. Voy. Benfey, Volht. Gramnu, § 156.

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