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!204 ÉNUMÉRATION DES THÈMES QUI PRENNENT CTj.

1. La syllabe prédésinentielle prend a^: Thèmes-racines, Les plus importants sont pa2d «pied»: skr.

pââam, gr. Ttôba (Brugmann, <S<Mrf. IX 368); wa^k «voix»: skr. véiéam (cf. p. 190), gr. J'ôua. Sur le lat. vôcem v. p. 200. En grec xoûç (gén. xoôç), bôpS, cpXôH (ce mot est hystérogène, la racine étant qpXriT, V. p. 162g), tttujH, ôu)ip. On pourrait douter si Va du skr. ap «eau» représente a^-* ou a^. Nous nous décidons dans le premier sens pour 3 raisons: 1" si l'a de âp-am était a^ on devrait, rigou- reusement, avoir au datif p-é, 2° la parenté du gr. 'Atti- (p. 53) est probable, 3" dans les composés comme dvîpâ, anûpd, Va initial de ap s'est fondu avec Vi et Vu qui précèdent, ce que n'eût pas fait Oj. — En composition on a p. ex. gr. BeXXepoqpuJv, lo-qpujv, dont l'accusatif a dû faire primitivement -cpova. Une partie des com- posés indiens de vah, sah etc. ont à Tacc. -vâh-am, -sâh-am. La forme faible existe p. ex. pour anad-vdh-am qui fait anad-uh- (p. 189: sur le nominatif v. p.41i.n.). Pour -sah- (=sa^h) la forme faible devait être '■sâh-, le groupe sgh n'étant pas admissible. Or dans le Rig-Véda on ne trouve presque jamais que les cas forts, sauf pour anadvah. L'alternance de -vâh- et -uh-, de -sâh- et -sah- s'était donc perdue, sans qu'on osât cependant transporter dans les cas faibles la forme à voyelle longue. Il n'existe qu'un ou deux exemples tels que satrâ- sdh-e. — Les nominatifs ont l'a long (havya-vât etc.). Comme la syl- labe est fermée, la longue est due ou à une extension analogique ou à l'allongement du nominatif (p. 199).

Suffixes.

l.-a2n. Ce suffixe abonde dans toutes les langues de la famille.

2. -agin. On trouve le suff. -aim dans ghi-âm, gr. xiiwv (zd. zyâo, lat. hiems, cf. p. 184) et ghs-àm: gr. X^-i^JV, skr. nom. pi. ksàmas. Brugmann, Stvd. IX 308.

3. -agi*. Skr. dv-àr-as^ (nom. pi.). La forme forte reparaît dans le si. dvorii, le lit. dvAras, le lat. fores. Brugmann l. c. 395. — On peut mettre ici sivasa^r, skr. ace. svasdLram, lat. soror, lit. sesû, irl. siur (cf. athir), gr. lop-eç^.

��1. L'aspirée dh a subsisté, pen.sons-nous, dans ce mot jusqu'au jour où naquit la forme dhùr «timon, avant-train> venant de dhf. L'équivoque perpé- tuelle qui s'établit alors entre dhiir et les cas faibles de *clhvar (comme dhnrâm) poussa à dififérencier ces formes.

2. M. Léo Meyer a vu dans ôap le représentant grec de swa^sar, opinion à laquelle personne n'a adhéré. En revanche il n'y a aucune difficulté phonique a identifier avec skr. svàsûras ?opeç' ■trpooi'iKovTcç, ouTYCveîç; cf. ^op* dutdTrip,

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