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RÉPARTITION DES PHONÈMES rt, ET ((^ ENTRE LES DIFF. CAS. 201

3. Vocatif. M. Brugmann Stud. IX B70 pose dâta^r comme prototype du skr. dâtar. Mais cette forme peut tout aussi bien sortir de dàta^r, et une fois qu'en grec le nom. buuTrip est séparé de 6dj- Topa (p. 198), le voc. aiûrep que fait valoir M. Brugmann n'a plus rien de conîmun avec les mots en -roup. M. Brugmann lui-même a reconnu plus tard (7t. Z. XXIV 92) que la qualité de l'a n'est pas déterminable — biJùrop pouvant de son côté être hystérogène pour

  • bû)Tep — , et en conséquence il écrit pour les thèmes en -wa-i: widwa^s

ou uidwaiS. L'incertitude est la même soit pour les thèmes à na- sale soit pour les thèmes en i et m de flexion forte (sàkhe, AriTOÎ, p. 187). Nous parlerons plus loin (p. 203) de la circonstance qui fait pencher les chances vers a^. Il n'en est pas moins vrai que l'apparition de a^ dans les thèmes dont nous parlons n'est démon- trable que pour une seule forme, le locatif.

Voilà pour la permutation «g : a^ dans les syllabes prédésinen- tielles qui ne gardent l'a qu'aux cas forts. Mais on comprend que celles de ces syllabes où la chute de l'a est impossible présentent encore une permutation d'un tout autre caractère, la permutation forcée si on peut l'appeler ainsi. La déclinaison du nom de l'aurore dans un grec très primitif serait (cf. Brugmann, K.Z.XX1Y21 seq.): nom. *ai)(Tujç (skr. usas), ace. *aùcrô(ya (skr. usdsatn), voc. *auffoç ou

  • aua€ç (skr. îiios), loc. *aiiaé(yi (skr. usâsi); gén. *aùaeaôç (skr. î<sd.sas

pour *usasds), v. p. 188 seq. Dans ce paradigme l'apparition de Ve au locatif — et au vocatif si *au(Jeç est juste — résulte de la per- mutation libre étudiée ci dessus. Au contraire Ve de *ai)(Te(TÔç = skr. iisâsas n'existe absolument que parce qu'une cause extérieure empêche l'expulsion de l'a suffixal, et dans ce cas nous avons vu que c'est toujours a^ qui apparaît (p. 126).

Dans les thèmes-racines, la permutation forcée est fréquente. Ainsi l'oi du lat. pedis, gr. Trebôç, skr. pâdds en regard de compodem, Txàba, pddam (Brugmann, Stud. IX 369) est tout à fait comparable à l'ci de *a\}(Sec6ç. Le locatif en revanche faisait à coup sûr pâ^di, avec permutation libre.

Considérons à présent la permutation a^'.a^ dans les thèmes où tous les cas sont forts, c'est-à-dire les paroxytons (p. 191). Les com- paratifs en -yas, qui ont a2 au nominatif (lat. suavior) et à l'accu- satif (skr. vâsyâmsam reflétant un ancien ^vàsya^sam, gr. f]b'nu =

  • f)bioa), présentent un a bref, soit a^, dans les cas obliques du sans-

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