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190 EXPULSION DE L*a DANS LES THÈMES-RACINES.

celles qui finissent par r fournissent un ou deux exemples indiens comme dbhi-svâr.

Le vocalisme des différentes formes fortes ne peut être traité ici où il ne s'agit que de l'expulsion de l'rt; voy. p. 203 seq.

Parmi les composés sanskrits on remarque ceux de han: accus. vrtra-hdn am, dat. vrtra-ghn-é. De vah se forme anadvdh, accus, anad- vdh-am, dat. anad-ûh-e.

On entrevoit encore la déclinaison grecque primitive de Be\- Xepo-cpiûv (dont l'accentuation est incompréhensible): le nom TTepaé- cpaiTa, où -cpaxia répond au -ghnï sanskrit, indique que le génitif eût fait *Be\Xepo-q)aToç (cf. p. 27 seq.).

En *zend le thème vad «voix» fait à l'ace, vâéim^ vâcem (= gr. •/"ÔTta), au dat. vàéë, à l'instr, vàda etc. Cette flexion ne peut pas être primitive. Aucune loi à nous connue n'autoriserait dans les cas faibles d'autre forme que *ué- (à moins que l'a de vâéem ne fût un véritable à long indo-européen, ce qu'il n'est pas). La forme vàé- est due évidemment à des influences d'analogie. En sanskrit vâé- a envahi, comme on sait, toute la déclinaison.

Posant pour thème rbhu-ksé-, nous ramenons le nom. skr. rbhu-Tcsâ-s à *rbhu-Jcsâi-s (cf. râs == *rais). L'allongement de Va est comme pour dyaûs. L'instr. pi. rlhu-ksi-bhis s'explique de lui-même. Quant à l'accus. rbJiu-ksân-am (au lieu de *rbhu-ksdy-am), il est dû à quelque phénomène d'analogie. Cf. divâ-ksâ-s lequel fait à l'accus. divd-ksas-am. On a dans le Rig-Véda, mais seulement au pluriel, uru-grdy-as, pâri-gray-as, de gre. Le nom. sing. eût été, je pense, '^rds. Citons encore dhï-gdv-as R. V. V. IX 86, 1.

Quand la racine finit par â, le ^ des cas faibles s'élide devant la désinence: soma-pd, ace. soma-pd-m (-pâiA-m), dat. soma-^-é {-p^-é). C'est ainsi qu'on a, dans le verbe, gâ-h-ati = *gà-h-nti venant de gah^ + gti. V. p. 35 et le § 14.

Sur la signification qu'on attribuera à l'échange de a^ et Og dans les mots comme pad où l'a ne peut tomber, v. p. 201.

THÈMES PAROXYTONS.

Les thèmes paroxytons du sanskrit gardent, comme on sait, l'accent sur la syllabe radicale à tous les cas de la flexion^.

1. Il y a de rares exceptions qui ne sont qu'apparentes. Ainsi pûman (dat. pumsé) aura été d'abord oxyton, ainsi que le suppose le vocalisme de la racine. On peut en dire autant de svàr {siiar) qui donne un dat. védique sûre. Sur sdnu, gén. snôs, v. p. 207 seq.

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