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AORISTE SIGMATIQUE. OPTATIF EN -Ifa. 179

redoublement (v. § 1 3 fin). Le saut de l'accent dans skr. pippnds en regard de plparti n'est donc qu'apparent.

2. Les aoristes sigmatiques comme âgaisam ont un vocalisme assez troublé. Les racines finissant par une consonne s'affaiblissent au moyen^; ex. dvikémahi, en regard de àcesniahi. Cela nous donne le droit de supposer que ce temps a possédé primitivement dans toute son extension l'alternance de formes fortes et de formes faibles que la structure du thème doit y faire attendre. Le pluriel et le duel de l'actif ainsi que le moyen pour certaines racines, ont donc subi un métaplasme. L'accentuation n'est pas moins corrompue que le vocalisme (Beniey, Vollst.Gramm., p. ^S9). En grec les formes fortes ont prévalu comme en sanskrit (p. 121).

3. La 2® et la 3® pers. sing. du parfait semblent se prêter assez mal à notre théorie, puisque -ta (skr. -tha) et -a pouvaient prendre l'accent. Mais aussi l'a radical n'est point %, il est a2. C'est là, je crois, une circonstance importante, bien qu'il soit difficile d'en déterminer au juste la portée. Le fait est que les règles qu'on peut établir pour les déplacements de l'accent et la chute de l'a sont sou- vent éludées quand cet a apparaît sous la forme de ag. Cf. §13 fin.

4. Optatif en -ydiA. Fléchi comme prru^A- ce temps devait faire au pluriel (*rikyA-ind) riky^-md, au moyen (*nkyA-tÂ\ riky^-tÂ, Mais le groupe y^ ne peut subsister. Il se change en i dès la pé- riode proethnique tout de même que r^ se change en f (v. p. 168 et le chap.VI). Toutes les formes qui n'appartiennent pas au singulier de l'actif avaient donc l dans la langue mère. Pour le moyen M. Benfey a établi ce fait dans son écrit TJeher die Entstehung etc. des indog. Optai} (Mémoires de l'Acad. de Gœttingue XVI 135 seq.).

1. Bopp, Kr. Gramm. der Sanskr.-Spr. § 349. Delbrûck, Altind. Verb. p. 178 seq.

2. Bopp considère que l'accentuation de biboÎTO, biboîade, doit faire ad- mettre que la contraction s'est accomplie dans le grec même. Mais qui sait si cette accentuation existait ailleurs que dans l'écriture où la théorie gramma- ticale ne pouvait manquer de l'amener. C'est ainsi que Tideîoi n'est propéris- pomène que grâce aux fausses conclusions tirées de xidéaai, v. Brugmann, Stud. IX 296. — On sait que M. Benfey pose t & comme caractéristique. Les arguments objectifs pour Vl long se bornent à ceci : 1 " On trouve une fois dans le Mahâ- bhârata hhunglyàm; 2" Rig-Véda X 148, 2, le mètre, dit l'auteur, demande sahîâs (ddsir viçah sdriena sahiâs). Il serait plaisant . que nous nous mêlions d'attaquer M. Benfey sur des points de métrique védique. Nous avouons seule- ment, comme impression toute personnelle, être peu satisfait d'une pareille

chute de tristubh et l'être bien davantage de sdrijena sahyâs ( — w ), quand

même on devrait faire deux syllabes de l'a de dàair, parce que du moins la

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