Page:Saussure - Recueil des publications scientifiques 1922.djvu/173

Cette page n’a pas encore été corrigée

I,'â LONG ARIEN COMPARÉ À l'<Î LONG EUROPÉEN. 163

La réciproque, comme on va le voir, serait moins vraie. Nous rappelons que toute racine européenne montrant quelque part a doit être considérée comme possédant la dégradation â a.

âgati cf. gr. dxuj, àYéo|aai; gâdati cf. gr. pdZiuj, irland. guidiu ro- gdd; hhâgafi cf. gr. cpayeiv; yâgafi cf. gr. dZiojuai; râdati cf. lat. rddo] labhati cf. gr. Xàqp Xa^eiv; vâtati cf. lat. vâtes; sthagati cf. europ. stèg (p. 158). Rien, ni dans la formation des temps ni dans celle des mots, ne trahit une différence quelconque entre ces verbes et les exemples comme pdtati = lat. peto.

Ce fait, s'il n'est pas précisément des plus favorables à l'hypo- "thèse du phonème a, est cependant bien loin de la menacer sérieu- sement. Reprenons le présent svddate cité précédemment. Ce pré- sent est accompagné d'une seconde forme, svâdati. Si l'on compare le grec d6o)aai, aoriste e-uabo-v, on conviendra qu'il y a neuf pro- babilités sur dix pour que svâdati représente sinon l'ancien aoriste, du moins un présent originairement oxyton swadâ-ti. L'accent, en sanskrit, a été attiré sur la racine par Va qui s'y trouvait, phéno- mène que nous constaterons encore plus d'une fois. Aucun présent indien en a n'a le ton sur le suffixe quand il y a un a dans la racine. V. Delbriick, Altind. Verh. 138 et 145 seq. S'appuyer ici sur l'accen- tuation serait donc récuser d'avance tous les autres arguments et supprimer la discussion^.

Qu'on se figure le présent svddate tombé en désuétude, svâdati survivant seul, et l'on aura à peu près l'état de choses qu'offrent actuellement âgati, gâdati etc. Les formes comme svddman n'auraient pas tardé en effet à suivre le présent dans sa ruine.

Cette explication est la même que celle que nous avons tentée (p. 151 seq.) pour les présents comme got. saka, gr. |Lidxo|Ltai. Seule- ment l'arien, n'étant plus comme les langues européennes retenu et guidé par la différence des sons e et a, pousse plus loin qu'elles l'assimilation de nos verbes à ceux du type paît. Au parfait par exemple la 1* pers. babhâga {à côté de babhdga) et la 2' babhàktha (à côté de bhegitha) ne sauraient se ramener à bhAg. Ces formes ont subi le métaplasme. La 3® pers. babhdga peut passer pour originaire et se comparer directement au grec TéôiWYC, au got. sok.

��que par le groupe consonantique qui suit, comme il faut l'admettre, je pense, pour hardi «cœur», pdrsni cf. Tttépva, mamsâ = got. mitnza-.

1. Les jirésents où nous restituons a ne sont pas les seuls où l'accent doit avoir subi ce déplacement: dàçati de la rac. daniç est forcément pour

  • <l(iÇ(Ui, *{inçâii (cf. baKeîv).

Il»

�� �