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160 LA DÉGRADATION & a DANS l' ARIEN.

défaut purement et simplement. Qui décidera par exemple de la valeur de l'a de çdli ou de râhû? D'autres fois, et particulièrement dans les trois cas suivants, on peut prouver que la longue est originaire.

1. f^'â se trouve devant un groupe de deux consonnes comme dans çdsmi qui ferait i<çâsmi», si l'a était ag.

2. L'a se trouve dans une formation où le témoignage des langues européennes joint à celui d'une grande majorité d'à brefs ariens interdit d'admettre «2- Ex.: kdçate au présent de la 1^ classe; rddhas, thème en -as (p. 119 et 122).

3. Il y a identité avec une forme européenne où apparaît l'a long. Ex.: skr. ndsâ = lat. nâsus.

En jugeant d'après ces indices on se trouve du reste d'accord avec les grammairiens hindous qui posent les racines çâs, kâç, râdh, et non cas, kaç, radh.

a) Le degré réduit présente^ a.

âmâ (= gr. djjLiôç): ànila.

âçn : âçri ; cf. gr. ùjkOç, ÔKpiç.

krdtnati «marcher» : krâmati est apparemment l'ancien aoriste. Du reste krâniana etc. montre que la forme faible s'est généralisée.

gdhate «se plonger»: gàhvard «profond».

ndsâ «nez» parallèlement à nàs, nàsta (id.).

pàgas ne signifiant pas seulement lumière, mais aussi force, im- pétuosité (B. R.), il est probable que le mot est identique, malgré tout, avec le gr. *7T(Îyoç dans eii-Trr|Tr|ç : pàgrâ qu'on traduit par dru, compact, offre la forme faible de la racine.

mddyati «s'enivrer»; mâdati, comme j^lus haut krâmati, s'annonce comme un ancien aoriste. L'a de mddyati ne s'accorde guère avec le présent en -ya et paraît être emprunté à une forme perdue *mddati.

vdçati «mugir»: vàçd «vache». Dans vâvaçre, vavaçânâ Va bref est sans valeur, cf. la note.

svddate «goûter», svddman, svâttd pour *svatfa: svâdati représente l'ancien aoriste.

hrddate «résonner»; hràdâ «lac» (cf. gr. KaxXà^uu qui se dit du bruit des vagues).

P) Le degré réduit présente î.

pla-ç-i nom d'un viscère: plî-h-ân «foie». Pour k et gh alternant de la sorte à la fin d'une racine cf. mak et magh p. 61.

1. Nous ne comptons pas les formes redoublées comme éàkaçUi de kâç, asisadhat de sâdh, hadbadhânâ de bàdh. Les a brefs de cette espèce sont dus à la recherche du rythme plutôt qu'à autre chose.

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