Page:Saussure - Recueil des publications scientifiques 1922.djvu/169

Cette page n’a pas encore été corrigée

RACINES CONTENANT UN ê MÉDIAL. 159

dalis {*$vedalis), le gr. eùédtuKa. ëôoiv, lôerai (Hes.) doivent être sortis de l'aoriste, et ëôoç est fait sur ëôuj.

Le parfait grec |Lié|Liri^e indique une racine mël dont la forme faible a donné |LiéXuu etc. Si le |Lie)Liâ\ÔTaç de Pindare est authen- tique, l'S de cette forme se place à côté des cas comme f]pa dont nous avons parlé p. ISôg.

On constate parfois une variation de la qualité de l'a telle qu'elle apparaissait dans le v. h^-all. sfêm, luom, en regard du gr. 'iaxâiui, TÎ&nMi (P» 135). Gr. puJO|Liai «danser» comparable au norr. ras «danse etc.», gr. KéxXâba (et KaxXdZ;ui) en regard du got. grefa (v. Fritzsche, Sprachw.Abh. 51). On pourra citer aussi le lat. robur si, tout en adoptant le rapprochement de Kuhn avec skr. ^ràdhas, on maintient celui de rddhati avec got. reda, rairop. Cette même racine donne, au degré 2, le si. radû «soin», au degré faible le gr. èTTi-ppoôoç. En regard du gréco-it. plag le gotique a fleka. Toute- fois M.Bezzenberger prétend que le présent fleka n'est conservé nulle part et que rien n'empêche de rétablir ftoka (A-Reihe, p. 56 i. n.).

La troisième série ainsi que plusieurs exemples de la première nous montrent Ve répandu dans la forme faible même dans d'autres idiomes que le grec. C'est là, comme on se le rappelle, un fait qui paraît ne jamais se présenter à la fin des racines (p. 134), et un fait qui, peu important en apparence, jette en réalité quelque trouble dans la reconstruction du vocalisme des â. Il laisse planer un cer tain doute sur l'unité de composition des différents â longs euro- péens, et nous sommes obligés d'entrer dans la terre inconnue des langues ariennes sans que l'européen où nous puisons nos lumières ait entièrement confirmé l'hypothèse dont nous avons besoin. N'étaient les racines comme sëd sed, tout â long sanskrit répondant à un â long européen serait une preuve directe du phonème a. Nous re- viendrons sur ce point à la p. 164.

Langues ariennes.

I. Existence, à l'iutériear de certaines racines, de la dégradation â a constatée plas liant dans les langues d'Europe.

Pendant longtemps toutes les racines ariennes ou peu s'en faut paraissaient posséder l'échelle â a. Grâce aux travaux de M. Brug- mann la complète disparité de l'a de tâna (= gr. tôvoç) avec Va européen est désormais mise en évidence. Comment peut-on s'assurer que Va des exemples relatifs à notre question est bien un à long et non pas ag? Dans certains cas, il faut le reconnaître, les critères font

��I

�� �