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156 RACINES CONTENANT UN ê MÉDIAL.

Pour ne point éparpiller cette famille de racines, nous citerons aussi les exemples comme krèm où l'ê est suivi d'une sonante, quoique ce caractère constitue un cas particulier traité à la fin du paragraphe.

Le degré 2 apparaîtra naturellement sous la même forme que pour les racines finissant par ê: il aura ô dans le gréco-italique^, a (germ. lit. ô) dans les langues du nord. V. p. 132 seq.

Il sera intéressant d'observer le vocalisme du degré réduit, parce qu'il pourra apporter de nouvelles données dans la question de la composition de Vë qui nous a occupés plus haut p. 133 seq.

Première série: le degré réduit présente a.

1. Rac. kèd. Au lat. cêdo on a souvent joint, et à bon droit, ce nous semble, les formes homériques KCKabiJbv, KeKabtiaei, On a la proportion : KeKabubv : cêdo = saius : sêmen.

2. Rac. rég «teindre». Gr. ^fiYOç; les quatre synonymes priyeuç, peyeuç, pOTeûç, ^ayeûç, sont irréguliers: il faudrait «puuYeûç». Néan- moins l'a contenu dans payeûç, ainsi que dans xpvaopaféç (Curtius, Grdz. 185), est pour nous très remarquable. Ici en effet pa ne saurait représenter la liquide sonante: p étant initial, elle n'aurait pu donner que ap. Donc, à moins que cette racine n'ait suivi l'ana- logie de quelque autre, l'a de ^ay doit être assimilé à l'a de satus. Dans péZuj toutefois la forme faible a e.

3. Rac. rêm. Gr. ëprmoç, lit. ronms. Formes faibles: gr. riP^l^ci, lit. rimti, mais aussi gr. dpaïuév' i^éveiv, Y]avxàl€\y (infinitif dorique en -ev). — Cette racine n'est pas identique avec rem d'où lpa|Liai (p- 22).

4. Rac. Xr|T. gi'- Xiît'JU (I'h est panhellène, Schrader, /S<m<?.X316). M. Curtius indique que XaTÔcJcrai ' àcpeîvai pourrait donner la forme à voyelle brève. Verh. P 229.

5. Rac. léd. Au got. leta, lailot^, on joint lats et le lat. hssus. Le lituanien a léidmi (= *lëdmi).

��1. M. Brugmann, Sf«rf. IX 386 dit quelques mots sur ^rifvuini : êppiuYOt. 11 considère l'iu de ëppiuTO comme une imitation postérieuie du vocalisme de KëKXccpa.

2. Nous ne saurions adopter la théorie qui ramène l'ê des verbes ^oti- (jues de cette classe à « -f nasale, théorie que défend en particulier M. J. Schmidt, Voc. I 44 seq. M. J. Schmidt accorde lui-même que pour leta et greta les ar- guments manquent et que dans blesa rien ne peut faire supposer une nasale. En outre l'auteur part du point de vue que Va germanique est antérieur à l'ê. Dès qu'on cesse de considérer ë comme une modification de l'ô, a -+- nasale ne doit faire attendre que à comme dans hâhan. Lô du parfait, dans la même

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