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148 LES RACINES CONTENANT UN A MKDIAL, EN GREC.

exemple XiPpôç, mKpôç, crxiqppôç, de Xeip, ttcik, (TTeiqp; Xutpôç, lyubpôç, de Xeuf, ij^eub; è\aq)pôç de *XeYX; sanskrit ksiprâ, éhidrd de ksep, éhed; çukrd, çubhrd do çoé, çobh; grdhrd, srprd de gardh, sarp\ ger- manique digra- «épais» de deig; indo-européen rudhrd «rouge» de raïudh. De même, (TâTT, soit sa^Ap, fait crâTrpôç; )UâK fait luaKpôç; Xâ6 donne Xctdpa. On peut placer ici TâKcpôç de TâK et irâTepôç de TTfiY, si l'e y est anaptyctique ; aKpoç de aK est régulier aussi, sauf l'accentuation.

Thème en -u (cf. p. 15, 24): raxOç.

Thèmes en -ta (cf. p. 14,23,140). La forme faible est devenue très rare, mais d-Xadroç de Xâ6 et le verbe TtaKiôuj à côté de irâKiôç en sont de sûra témoins. Il n'y a pas à s'étonner des formes comme TâKTÔç, XâTTTÔç, TTâKTÔç, plus quc de celles comme cpeuKiôç qui, elles aussi, remplacent peu à peu le type q)VJKTÔç.

Revenant aux formations verbales, nous examinons le vocalisme des racines dont le présent se fait en -yuj ou en -toi.

En sanskrit la 4® classe verbale affaiblit la racine. En grec les formes comme viZiuj, aTÎÎuu, kXùZIuj, pdXXiu de PeX, Kaivuu de Kev (p. 97) et beaucoup d'autres attestent la même réglée Rien de plus normal par conséquent que l'S bref de âlopiax, ^âluj, (TaTTUJ, (Jcpàluj, x^l^ etc. Les formes comme 7rTri(J0"iu, qpubZiiw (cf. q)UJYUj) sont aussi peu primitives que leipuj (v. p. 148 i.n). 'T'riTTiJU paraît ne s'être formé qu'en pleine époque historique (Curtius, Verh. 1^ 166).

Les présents en -tuj sont analogues: ârrro), pdiTTUJ, bàTTXuu, Mtttu), XdTTTUJ, aKaiTTUj ctc. montrent l'a bref. Seul ffKriTrTUJ enfreint la règle, car pour ôujtttuj (p. 146) et aKUiTTxuj, on peut sans crainte y voir des dénominatifs; cf. iraîîuj, iraÎTina, TraÎTViov venant de naiç.

Dans les temps autres que le présent, les verbes en -yuj et en _-TUJ restent en général sans gradation (nous adoptons pour un instant cette désignation des formes pleines de la racine). C'est la solidarité qui existe entre les différentes formes du verbe à cet égard que fait ressortir M. Uhle dans son travail sur le parfait grec (Sprachmssen- schaftl. Abhandlungen, hervorgegg. aus G. Curtius' Gramm. Ges., p. 61 seq.).

��1. Il est naturel que cette formation, une fois qu'elle eut pris l'immense extension qu'on sait, ne se soit pas maintenue dans toute sa rigueur. Evi- demment un grand nombre de verbes de la Ire classe ont, sans rien clianger à leur vocalisme, passé dans la quatrième. Ainsi xelpu), cf. lat. tero, beipuu a côté de b^puj (quelques manuscrits d'Aristophane portent baipiu qui serait régu- lier), q>9e(pw (dor. q)ôaîpu») etc.

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