Page:Saussure - Recueil des publications scientifiques 1922.djvu/151

Cette page n’a pas encore été corrigée

ÉTAT RÉDUIT DES RACINES EN à. — THÈMES NOMINAUX. 141

dans ddman etc., di-td «coupé» de da ddti (on trouve aussi dind, data et en composition -tta), mi-td «mesuré» de ma màti, çi-td (aussi gâta) «aiguisé» de çâ çiçâti (f. fble çiçî-), sthi-tâ de sthâ «se tenir debout». Le part, si-td «attaché» vient de se (d'où entre autres siset) plutôt que de sa (dans sâhi). — Formes offrant un î long: gi-td «chanté» de gâ gàyati, dhî-td de dhâ dhàyatl (inf. dhd-tave), pî-tâ «bu» de jni pâti, sphi-td de sphâ sphdyate «croître». La formation en -tvd étant parallèle aux thèmes en -td, nous mentionnons hï-tvd (aussi hi-ivd) de M gdhâti «abandonner» dont le participe fa.\t hïnd; ci. gahita et ugghita. — L'a s'est introduit dans quelques exemples comme râtà de rà rdii, malgré rirïhi et autres formes contenant Yi. Sur dhmâtd, irâtd etc., v, le chap.VI.

Formes grecques: axa-xôç, cpâ-TÔç, eu-po-TOç, bo-iôç, tto-tôç, <TÛv-î)e-TOç, cruv-e-TÔç, de-iôç. J. Schmidt, l. c. 280.

Formes latines: cà-tus = skr. çitd, stà-tus, dà-tus, rà-tus, sâ-tus. Cf. fàteor de *fà-to, nàtare de *na~fo.

En gotique sta-da- «lieu».

Thèmes nominaux en -ti (cf. p. 16, 23). Sanskrit sthî-ti, pï-ti <action de boire», pl-ti <protection» dans nf-ptti, sphî-tî à côté de spha-ti, etc. — Grec aid-criç, qpa-iiç, x^fiç (Hes.) d'où xaTÎÎuj, pô-CTiç, ôô-aiç, TTÔ-Œiç, mais aussi &d)-Tiç (inscr.) et d|n-TTUj-Tiç, bé-(Jiç, dcp-e(Jiç, {^€-(Jiç. — Latin stà-tio, rà-tio, af-fà-tim (p. 133).

Thèmes nominaux en -ra (cf. p. 147). Sanskrit sthi-rd (corn- par. sthéyas) de sthâ, sphi-râ de sp^â, ni-râ «eau», v. p. 96.

L'f est comme on voit h seul représentant indien de l'a. bref finis- sant une racine, sauf, à ce qu'il semble, devant les semi-voyelles y et V, où l'a peut persister comme dans ddyate qu'on compare à baio)Liai, dans gd-v-âm = po-/'-(£»v (v. § 12). L'a de dddamâna n'est pas le continuateur d'un a indo-européen: il indique simplement que la forme a passé dans la flexion thématique. Sur l'a de madhu-pâ-s V. p. 166. — Le zend a tellement favorisé les formes fortes des racines en a (ex. : data, -çtâiti, en regard du skr. hitd, sthiti) que c'est à peine si l'on peut encore constater que l'i dont nous parlons est indo-iranien. On a cependant vî-mita, zaçtô-miii de ma, «mesurer» et pitar «père»^ L'i existe aussi dans l'anc. perse pita. Il est à croire que les formes comme /raorewa/a et pairibarenanuha que M.Justi

��1. Patar est, paraft-il, une fausse leçon. V. Hûbschmann dans le diction- naire de Fick IP 799.

�� �