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parenthèse: racines finissant par e. 133

en plus depuis Jacobi (Bevtr. zur deutschen Ghramm.). A la fin des racines, e se montre principalement dans gh^ê «aller», (7^ê «allaiter», ■ne «coudre», mê «mesurer», wê ânvai, se «jeter, semer». Exemples du degré normal: gr, KÎ-xn-M»» v, h^-all. gâ-m (cf. skr. gikiie^ lat. flo pour *jiho)\ gr. fi-|na, lat. së-men, v. h*-all. sâ-mo, si. sé-mç, lit. sè'-men-s.

A Vablaut grec r\ : iw (ir]}ii : êuuKa) répond exactement Vablaut du nord ê:a (germ. lit. 5). C'est celui qu'on observe dans les prétérits gotiques sai-so, vai-vo, lai-îo, venant de racines .se, vë, lé. Le germ. dô-ma-, employé comme suffixe, ne diflfère pas du gr. Ouj-|liô; ë ap- paraît dans dê-di- « action ^. En lituanien on a pa-dô-na-s «sujet», lequel vient très probablement de la même racine dhë.

Le latin ici ne reste pas absolument muet: de la racine në-dh (vr|-ô-iw), amplification de né, il forme nodus.

L'ê long, dans notre théorie, ne doit pas être un phonème simple. Il faut qu'il se décompose en deux éléments. Lesquels? Le premier ne peut être que a^ (e). Le second, le coefficient sonantique, doit apparaître à nu dans la forme réduite (p. 127). La forme réduite de dri, c'est Oe. En conséquence on dira que ë est fait de e-\-e. L'o de duu)Liôç alors représenterait 02~h^-

Cette combinaison OgC, nous la connaissons depuis longtemps. C'est celle qui se trouvait dans le nom. pi. got. vulfos, osq. AbellanOSy et à laquelle nous avons donné le nom de âg (p. 86).

Cependant — et ici nous abordons la partie la plus difficile et la plus obscure peut-être de notre sujet — on s'aperçoit en y regar- dant de plus près que le témoignage du grec est sujet à caution et que l'origine de Vë long est un problème extraordinairement complexe.

1® Une combinaison Uia^ parallèle aux combinaisons a^A, a^i, a^n etc. fait l'effet d'un contre-sens. S'il y a une raison pour que a^, avec son substitut «g» possède des attributions qu'aucune autre sonante ne possède, pour que toutes n'apparaissent que comme les satellites de ce phonème, comment admettre que ce même a^ puisse à son tour se transformer en coefficient?

2^ Le grec paraît être le seul idiome où les formes faibles des racines en ë présentent e. Les principaux cas sont: de-TÔç, Tide-)uiev; é-TÔç, ïe-|Li€v; be-TÔç; bie-^al; jLié-xpov; è-pp€-dr|v, d-axe-Toç, â-irXe-TOç. En Italie que trouve-t-on? La rabine européenne se fait au participe sà-tus. A côté de rë-ri on a rà-tus, à côté de fê-lix et fê-ius, af-fà-tim.

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